Chaque année, l’arrivée du printemps revêt une dimension particulière. Avec la nature et les éléments, nous comprenons que les mois d’hiver s’éloignent enfin pour laisser place à une lumière renouvelée, à une chaleur douce, toutes deux ô combien réconfortantes. Les jours, enfin, ont vaincu les ténèbres. Jusqu’à la fin juin, car le jour le plus long entamera déjà la lente descente qui nous conduira, fin du mois de décembre, à la nuit la plus longue. Mais l’heure est à la célébration du printemps, à cette renaissance de la nature. Apprécions simplement l’instant présent et, avec nos yeux emerveillés des premiers jours, admirons les premiers indices de cette vie nouvelle qui éclot, aux couleurs éclatantes, aux parfums délicats. Pour évoquer cette beauté une et multiple, seul le Poète trouverait les mots justes. Alors, silence.
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Un long week-end de Liberté et d’Espérance
C’est le week-end ! Et quel week-end !
Je vous souhaite à toutes et tous de très bonnes fêtes de Pâques et de Pâque (Pessah) !
La Pâques chrétienne aura lieu dimanche et lundi (5/6 avril 2015) et la Pâque juive démarre ce soir Vendredi 3 avril 2015 à 20h05 (veille du premier jour de la fête) et se terminera samedi 11 avril 2015.
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Pessa’h, le plaisir des choix difficiles
« Les Egyptiens pressaient le peuple et avaient hâte de le renvoyer du pays, car ils disaient : Nous périrons tous.
Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle fût levée. Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements, et les mirent sur leurs épaules. »Exode 12, 33-34
La célébration de Pessa’h
La fête de Pessa’h a lieu au début du printemps, moment où la nature « renaît » après la mort hivernale. Cette année, la Pâque se déroule du mardi 15 au mardi 22 avril 2014. Sur le plateau du Seder (célébré une fois en Israël et deux fois en diaspora), au cours duquel est lue la Hagada – le récit de la sortie d’Egypte – figurent :
• Maror : des herbes amères (souvenir de l’esclavage en Egypte) ;
• Zeroa : l’agneau (on immole l’agneau dont le sang marque les maisons des Israélites pour les protéger de la mort ;
• Trois matzot : le pain azyme ; Karpass (symbole du renouveau et de la régénération) ;
• Légume – tel que céleri, pomme de terre, radis ou encore persil – trempé dans de l’eau salée (qui a le goût des larmes que les Hébreux ont versées en Egypte) ;
• Beitsa : un oeuf dur (symbolise le deuil après la destruction du Temple) ;
• ‘Harosset : mélange doux, composé de pommes, poires, noix hachées et mélangées avec du vin, ou encore de dattes, pommes, noix et vin (rappelle le mortier que les Hébreux utilisaient en Egypte
Nous avions, il y a un an, procédé au rapprochement des différentes traditions issues du judaïsme, du catholicisme ou, plus anciennement encore, du zoroastrisme (provenant de l’ancienne Perse), en matière de renouvellement de la nature et la victoire de la Lumière sur les ténèbres. Le parallèle entre la table des Haft Sîn et celle du Seder était par ailleurs étonnant.
Pessa’h, le « Temps de la Liberté »
Liberté, Liberté chérie… La « liberté », dans son sens le plus littéral, signifie la suppression de toutes les contraintes que peuvent subir le développement et la libre expression de l’individu. Nous sommes des êtres humains et non pas pas des robots dénués de sensibilité ou de réflexion. Le libre-arbitre crée automatiquement des être humains responsables. La plus belle chose n’est-elle pas, pour tout un chacun, de recevoir la liberté de pouvoir faire ses propres choix, en étant responsable de ses actes ?
Or, dans quel monde vivons-nous ? (Rythme effréné de nos sociétés, développement fulgurant des progrès technologiques, place de l’ordinateur dans notre vie, des moyens de communication envahissants)… De quoi perdre certains repères. Il peut être important alors d’identifier les valeurs centrales de notre vie. Une introspection peut s’avérer nécessaire ; descendre au plus profond de soi-même afin de s’améliorer, tenter de rechercher ces entraves à la liberté, de développer notre propre système d’existence.
« La tradition talmudique révèle que seulement 20 % du peuple juif a quitté l’Egypte. Les autres 80 % sont morts et ont été enterrés pendant la plaie de l’obscurité. Pourquoi sont-ils morts ? Parce qu’ils n’étaient pas prêts à faire le choix de la liberté. Quand l’impulsion est venue de partir, ils ont préféré la routine familière de l’esclavage aux défis inconnus du désert. La vie est un choix. Choisir est difficile. La vie est aussi un plaisir. A l’occasion de Pessa’h, prenons l’engagement du plaisir que procurent les choix difficiles, et, quoi que nous fassions, ne nous laissons pas distancer. » (lamed.fr)
Pâques, la « semaine radieuse »
Dimanche 20 avril 2014 sera un jour particulier : celui des Pâques catholique, protestante et orthodoxe, et celui, également, de l’antépénultième jour de Pessa’h. D’après les Évangiles, c’est pendant cette fête juive qu’eut lieu la résurrection Jésus ; c’est pourquoi le nom en a été repris pour désigner la fête chrétienne (Wikipedia). Unis dans la diversité…
En ce jour de dimanche de Pâques, mes pensées vont également vers celles et ceux qui terminent leur jeûne du Carême et qui durant huit jours (tiens, la durée de Pessa’h) – démarche fondée sur l’innocence retrouvée et sur la valeur de l’initiation chrétienne – vivront les solennités de cette « semaine radieuse ». Mort et renaissance, ou quand le renouveau de la nature accompagne le renouveau spirituel.
A vous toutes et tous : « Pessa’h Cacher Ve Samea’h », ou « bonnes fêtes de Pâques » ! Qu’elles vous apportent bonheur, joie et espérance.
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Très bon Week-End de Pâques !
Un petit souvenir d’Alsace :
Le Lièvre de Pâques (Osterhas)
Dans l’Est de la France, en Alsace et en Moselle, c’est le Lièvre de Pâques, un lièvre blanc qui, pendant la nuit du samedi au dimanche, vient pondre les oeufs, à condition évidemment qu’on lui ait préparé un confortable nid d’herbe et de mousse, bien caché à l’abri des regards indiscrets dans un coin du jardin et agrémenté d’une jolie carotte bien fraîche ; mais, pour qu’il ponde des oeufs – ce qui n’est tout de même pas son habitude ! – il faut encore réussir à lui mettre quelques grains de sel sur la queue ; le nid sera alors garni de jolis oeufs gourmands et multicolores. (Source)
Au-delà de l’expression des religions, qui, somme toute, se rejoignent assurément – pour qui décide de déciller son regard – Pessa’h, qui symbolise la Sortie d’Egypte et, plus encore, le passage de l’esclavage à la liberté ; Pâques, qui célèbre la Résurrection du Christ, son passage de la Mort à la Vie, lui qui est sorti du tombeau vainqueur de la mort ; Nowrooz, la Fête du Feu, la victoire de cette Lumière nouvelle qui accompagne le printemps, après les ténèbres de l’hiver – tout n’est que « passages ». Mourir pour renaître. Quelle plus belle célébration que celle faite par celles et ceux qui – ayant pris conscience de leur finitude et leur petitesse insignifiante, au regard de l’immensité des astres et de l’univers – exprimaient ainsi leur espérance grandissante qu’accompagne cette Lumière, laquelle, de faible lueur hivernale, a su se régénérer pour vaincre les ténèbres et devenir cette grande Lumière. Mort et renaissance, thème qu’avaient déjà exprimé, plusieurs millénaires avant notre ère, les rédacteurs de la « Descente d’Inanna aux Enfers », récit venu de Sumer, suivant en cela les premiers mythes de l’Humanité du Proche-Orient ancien, des mythes agraires, qui traduisaient à leur manière ce Dieu qui meurt avec le grain à l’entrée de l’hiver pour renaître avec les moissons, à l’arrivée de l’été. Mais ça, c’est une autre histoire…
Bonnes fêtes de Pâques, Pâque et Nowrooz à toutes et à tous. Accueillons ensemble la Lumière nouvelle, qu’elle éclaire et accompagne nos plus belles espérances…