Étiquette : Pâques

  • Un long week-end de Liberté et d’Espérance

    Un long week-end de Liberté et d’Espérance

    C’est le week-end ! Et quel week-end !

    Je vous souhaite à toutes et tous de très bonnes fêtes de Pâques et de Pâque (Pessah) !

    La Pâques chrétienne aura lieu dimanche et lundi (5/6 avril 2015) et la Pâque juive démarre ce soir Vendredi 3 avril 2015 à 20h05 (veille du premier jour de la fête) et se terminera samedi 11 avril 2015.

    (suite…)

  • Pessa’h, le plaisir des choix difficiles

    Pessa’h, le plaisir des choix difficiles

    « Les Egyptiens pressaient le peuple et avaient hâte de le renvoyer du pays, car ils disaient : Nous périrons tous.
    Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle fût levée. Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements, et les mirent sur leurs épaules. »

    Exode 12, 33-34

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    La célébration de Pessa’h

    La fête de Pessa’h a lieu au début du printemps, moment où la nature « renaît » après la mort hivernale. Cette année, la Pâque se déroule du mardi 15 au mardi 22 avril 2014. Sur le plateau du Seder (célébré une fois en Israël et deux fois en diaspora), au cours duquel est lue la Hagada – le récit de la sortie d’Egypte – figurent :

    Maror : des herbes amères (souvenir de l’esclavage en Egypte) ;

    Zeroa : l’agneau (on immole l’agneau dont le sang marque les maisons des Israélites pour les protéger de la mort ;

    Trois matzot : le pain azyme ; Karpass (symbole du renouveau et de la régénération) ;

    Légume – tel que céleri, pomme de terre, radis ou encore persil – trempé dans de l’eau salée (qui a le goût des larmes que les Hébreux ont versées en Egypte) ;

    Beitsa : un oeuf dur (symbolise le deuil après la destruction du Temple) ;

    ‘Harosset : mélange doux, composé de pommes, poires, noix hachées et mélangées avec du vin, ou encore de dattes, pommes, noix et vin (rappelle le mortier que les Hébreux utilisaient en Egypte

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    Nous avions, il y a un an, procédé au rapprochement des différentes traditions issues du judaïsme, du catholicisme ou, plus anciennement encore, du zoroastrisme (provenant de l’ancienne Perse), en matière de renouvellement de la nature et la victoire de la Lumière sur les ténèbres. Le parallèle entre la table des Haft Sîn et celle du Seder était par ailleurs étonnant.

    Pessa’h, le « Temps de la Liberté »

    Liberté, Liberté chérie… La « liberté », dans son sens le plus littéral, signifie la suppression de toutes les contraintes que peuvent subir le développement et la libre expression de l’individu. Nous sommes des êtres humains et non pas pas des robots dénués de sensibilité ou de réflexion. Le libre-arbitre crée automatiquement des être humains responsables. La plus belle chose n’est-elle pas, pour tout un chacun, de recevoir la liberté de pouvoir faire ses propres choix, en étant responsable de ses actes ?

    Or, dans quel monde vivons-nous ? (Rythme effréné de nos sociétés, développement fulgurant des progrès technologiques, place de l’ordinateur dans notre vie, des moyens de communication envahissants)… De quoi perdre certains repères. Il peut être important alors d’identifier les valeurs centrales de notre vie. Une introspection peut s’avérer nécessaire ; descendre au plus profond de soi-même afin de s’améliorer, tenter de rechercher ces entraves à la liberté, de développer notre propre système d’existence.

    « La tradition talmudique révèle que seulement 20 % du peuple juif a quitté l’Egypte. Les autres 80 % sont morts et ont été enterrés pendant la plaie de l’obscurité. Pourquoi sont-ils morts ? Parce qu’ils n’étaient pas prêts à faire le choix de la liberté. Quand l’impulsion est venue de partir, ils ont préféré la routine familière de l’esclavage aux défis inconnus du désert. La vie est un choix. Choisir est difficile. La vie est aussi un plaisir. A l’occasion de Pessa’h, prenons l’engagement du plaisir que procurent les choix difficiles, et, quoi que nous fassions, ne nous laissons pas distancer. » (lamed.fr)

    Pâques, la « semaine radieuse »

    Dimanche 20 avril 2014 sera un jour particulier : celui des Pâques catholique, protestante et orthodoxe, et celui, également, de l’antépénultième jour de Pessa’h. D’après les Évangiles, c’est pendant cette fête juive qu’eut lieu la résurrection Jésus ; c’est pourquoi le nom en a été repris pour désigner la fête chrétienne (Wikipedia). Unis dans la diversité…

    En ce jour de dimanche de Pâques, mes pensées vont également vers celles et ceux qui terminent leur jeûne du Carême et qui durant huit jours (tiens, la durée de Pessa’h) – démarche fondée sur l’innocence retrouvée et sur la valeur de l’initiation chrétienne – vivront les solennités de cette « semaine radieuse ». Mort et renaissance, ou quand le renouveau de la nature accompagne le renouveau spirituel.

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    A vous toutes et tous : « Pessa’h Cacher Ve Samea’h », ou « bonnes fêtes de Pâques » ! Qu’elles vous apportent bonheur, joie et espérance.

  • Très bon Week-End de Pâques !

    Un petit souvenir d’Alsace :

    Le Lièvre de Pâques (Osterhas)

    OsterhasDans l’Est de la France, en Alsace et en Moselle, c’est le Lièvre de Pâques, un lièvre blanc qui, pendant la nuit du samedi au dimanche, vient pondre les oeufs, à condition évidemment qu’on lui ait préparé un confortable nid d’herbe et de mousse, bien caché à l’abri des regards indiscrets dans un coin du jardin et agrémenté d’une jolie carotte bien fraîche ; mais, pour qu’il ponde des oeufs – ce qui n’est tout de même pas son habitude ! – il faut encore réussir à lui mettre quelques grains de sel sur la queue ; le nid sera alors garni de jolis oeufs gourmands et multicolores. (Source)

    Au-delà de l’expression des religions, qui, somme toute, se rejoignent assurément – pour qui décide de déciller son regard – Pessa’h, qui symbolise la Sortie d’Egypte et, plus encore, le passage de l’esclavage à la liberté ; Pâques, qui célèbre la Résurrection du Christ, son passage de la Mort à la Vie, lui qui est sorti du tombeau vainqueur de la mort ; Nowrooz, la Fête du Feu, la victoire de cette Lumière nouvelle qui accompagne le printemps, après les ténèbres de l’hiver – tout n’est que « passages ». Mourir pour renaître. Quelle plus belle célébration que celle faite par celles et ceux qui – ayant pris conscience de leur finitude et leur petitesse insignifiante, au regard de l’immensité des astres et de l’univers – exprimaient ainsi leur espérance grandissante qu’accompagne cette Lumière, laquelle, de faible lueur hivernale, a su se régénérer pour vaincre les ténèbres et devenir cette grande Lumière. Mort et renaissance, thème qu’avaient déjà exprimé, plusieurs millénaires avant notre ère, les rédacteurs de la « Descente d’Inanna aux Enfers », récit venu de Sumer, suivant en cela les premiers mythes de l’Humanité du Proche-Orient ancien, des mythes agraires, qui traduisaient à leur manière ce Dieu qui meurt avec le grain à l’entrée de l’hiver pour renaître avec les moissons, à l’arrivée de l’été. Mais ça, c’est une autre histoire…

    Bonnes fêtes de Pâques, Pâque et Nowrooz à toutes et à tous. Accueillons ensemble la Lumière nouvelle, qu’elle éclaire et accompagne nos plus belles espérances…

  • Eïdeh noroozetan mobarak !

    Eïdeh noroozetan mobarak !

    Au-delà de l’image que l’on garde, inconsciemment ou non, de l’Iran – en raison, entre autres, des Mollahs, de la répression dont la population souffre tant, du régime théocratique extrémiste, des bassidjis (force d’intervention populaire rapide bénéficiant actuellement d’un plein pouvoir sur le plan sécuritaire du pays afin d’empêcher «toute démonstration anti-théocratique»), ou des comportements d’Ahmadinejad – souvenons-nous seulement que malgré l’avènement de la République islamique, événement au demeurant extrêmement récent au regard de son Histoire pluri-millénaire, le peuple Perse est héritier et dépositaire d’une très riche et très belle Tradition.

    Dans cette Tradition, nous trouvons une fête importante qui est pratiquée depuis près de sept mille ans, dont les origines spirituelles plongent leurs racines jusqu’aux époques mazdéenne et zoroastrienne. Il s’agit de la fête de Nowrooz, qui commence cette année le 20 mars à 14h00.

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    Célébrée à l’occasion du renouveau du printemps, autour du 21 mars, la fête de Nowrooz est liée au culte du feu, de la lumière. Cette année, en Iran, la veille de Nowrooz sera le mardi soir 19 mars (merci, Azin !) et durera treize jours. Elle est également célébrée dans de nombreux pays, en dehors de l’Iran, qui ont été influencés par l’Empire perse. Sur le site remarquable iran-resist.org, il est donné cette explication :

    « Sept petits bûchers sont installés ça et là, fait de bois secs, sarments et autres petits buissons du désert. Il en faut au moins un par foyer, le feu y est mis et alors chaque personne doit sauter au moins une fois par-dessus en criant :

    Sorkhi é to az man, zardi é man az to

    Ce qui signifie littéralement ton rouge pour moi et mon jaune à toi. Si la formulation paraît étrange, elle a pourtant un sens qui mérite une explication. On demande au feu (divin) et symbole du soleil qui va à nouveau briller tout le temps jusqu’à l’hiver prochain de donner à celui qui saute sa rougeur, sa vivacité, sa pétulance et dans l’autre sens de reprendre le jaune symbole des maladies, des fatigues et des peines. »

    On peut aisément se douter que les mollahs ne voient pas d’un bon oeil (c’est un euphémisme) cette fête particulière. Mais aujourd’hui encore, le peuple Iranien reste très attaché à cette célébration, comme à la Tradition qui s’y rattache.

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    Comment ne pas évoquer ici le très beau film « La Fête du Feu » (Chaharshanbe Suri), réalisé par Asghar Farhadi (2007), avec, entre autres, l’actrice formidable Taraneh Allidousti, et dont l’action se situe avant l’arrivée de la fête de Nowrooz : « Ce mardi est « Chahar shanbeh souri », une fête du feu plurimillénaire. Rouhi, une jeune aide-ménagère qui vit un bonheur complet et va bientôt se marier, est employée pour la journée chez un jeune couple. Elle découvre un foyer en pleine crise, dont la femme soupçonne son mari de la tromper avec une voisine« …

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    Dans cette fête nous trouvons également les Haft Sîn (« Les Sept ‘S’ ») qui consiste à dresser une jolie table et d’y disposer sept objets particuliers, représentant les sept créations et les sept immortels. Par exemple, nous pouvons y trouver :

    – Sabzeh (germes de blé ou autre, symbolisant la renaissance)
    – Samanu (une pâte très sucrée symbolisant l’abondance)
    – Senjed (le fruit séché du jujubier symbolisant l’amour)
    – Sîr (de l’ail symbolisant la médecine)
    – Sîb (des pommes, symbolisant beauté et bonne santé)
    – Somaq (des baies de sumac, pour la couleur du lever du soleil et santé)
    – Serkeh (du vinaigre, l’âge et la patience)
    – Sonbol (l’odorante fleur de jacinthe, pour l’arrivée du printemps)
    – Sekkeh (des pièces, symbolisant prospérité et santé).

    Peuvent y figurer également des oeufs ou un oeuf dur décoré, un oeuf symbolique, plutôt décoratif.

    L’un des personnages centraux de Nowrooz est Haji Pirûz qui rappelle le dieu sumérien Dumuzi, tué chaque année pour renaître au début de l’année. Mort et Renaissance. Tout un symbole, que nous avions déjà évoqué dans un article à propos du Seder, cette magnifique célébration de la Tradition juive, Pessah, qui relate la sortie d’Egypte des Hébreux.

    Or il est étonnant de comparer la table des Haft Sîn et celle du Seder, dont le plateau comporte les sept éléments suivants :

    – Trois Matsoth (du pain azyme, disposées l’une au-dessus de l’autre) ;
    – Le Karpass (des herbes vertes : céleri, persil) ;
    – De l’eau salée (qui rappelle le goût des larmes des enfants d’Israël pendant l’esclavage) ;
    – Le Maror (des herbes amères symbolisant l’amertume de la vie en Égypte : romaine, laitue, endives, raifort) ;
    – Le ‘Harosseth (un mélange fait à base de dates, noix, pommes, amandes et cannelle avec du vin, symbole du mortier utilisé par les esclaves hébreux pour la fabrication des briques) ;
    – Zerowa’ (un os, pour le sacrifice de l’agneau pascal à l’époque du Temple de Jérusalem) ;
    – Bëtsa (un œuf dur, en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem).

    Haft Sin et Seder

    Dans le détail, les choses diffèrent, certes, mais, on le voit, des liens restent visibles. Ce sont ces liens qui, bien que ténus, peuvent laisser envisager que sans doute les traditions se rejoignent dans des origines lointaines, dans une Tradition originelle qui nous ferait simplement comprendre que – quelles que soient nos différences – nous sommes tous frères. « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis », écrivait, d’ailleurs, Antoine de Saint Exupéry. Le même qui précisait :  « On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux »…

    Quoi qu’il en soit, et si ensemble nous devions célébrer la renaissance de la Nature, le retour du Printemps, la victoire de la Lumière sur les ténèbres, nous dirions d’une seule voix, d’un seul coeur : « Eïdeh noroozetan mobarak ! » (du 20 mars au premier avril 2013), « Rag Pessa’h Samea’h ! » (le 26 mars au premier avril 2013), « Bonnes fêtes de Pâques ! » (le dimanche 31 mars 2013 et, le lendemain, le lundi de Pâque – premier avril 2013)… Qu’il est beau de voir que tout le monde se rejoint le premier avril pour finir en même temps les trois fêtes. Beau symbole…

    (Je dédicace cet article à Azin ! Salam doostam !)

     Liens :

    http://www.iran-resist.org/article1760.html
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Norouz
    http://iran.blog.lemonde.fr/