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  • Depuis le temps…

    Depuis le temps…

    Celles et ceux qui me connaissent savent que, depuis quelques années, la pâtisserie est devenue pour moi un passe-temps de premier plan. Une vraie passion. Certains articles, dans ce blog, en témoignent, en cherchant bien.

    Non loin de cette discipline, je me suis lancé, non sans abandonner la pâtisserie, dans la boulangerie. Oui, vous avez bien lu. D’aucuns diront que les deux spécialités vont de paire, qu’en général, boulangerie ne va pas sans pâtisserie. « Boulangerie-Pâtisserie » nous brandissent nombre d’enseignes. Oui, certes. Néanmoins, objecterais-je, il s’agit toutefois de deux spécialités bien spécifiques. Et si je me sens assez à l’aise en pâtisserie, j’ai toujours regardé du côté de la boulangerie avec envie, respect, mais tout en me disant que c’était sans doute trop compliqué, que jamais à la maison, les modes de cuisson propres à la boulangerie ne pourraient être reproduits facilement, avec les fours dont on dispose, toutes et tous.

    Plusieurs discussions récentes avec un ami avait ravivé mon intérêt pour la chose boulangère. Nous parions principalement de températures et durées de cuisson, de buée (si, si !) et de levain. Ah ! Le levain ! J’y reviendrai. Et il aura fallu une démonstration récente, dans la famille, pour me prouver que oui ! Cuire du (vrai) pain à la maison était chose possible.

    Cet événement m’a montré une méthode minimale mais ô combien efficace. De la farine, de la levure, du sel et de l’eau. On mélange rapidement puis on laisse reposer une nuit. Le lendemain, on prend la pâte que l’on place dans une cocotte en fonte. Cuisson : 30 minutes avec couvercle et 30 minutes sans à 240 degrés. Et ça fonctionne !

    J’ai, sans attendre, tenté de faire de même une fois chez moi. Quelques infirmations gênées sur Internet et zou ! Seul petit hic : mon four est « bridé » à 220 degrés. Ce qui semblait un peu moyen pour les besoins propres à la boulangerie. Qu’à cela ne tienne ! j’ai préparé un pâton de 500 grammes constitué intégralement de farine de petit épeautre. Levure, sel et eau. Une nuit au frigo pour une pousse lente. Le lendemain enfournement, 30 minutes avec couvercle et 30 minutes sans. Verdict : Impeccable !

    La mie était assez dense, mais la croûte était parfaite. Les saveurs de la farine de petit épeautre sont toutefois assez particulières, mais on s’y fait. Mon premier pain !

    Quelques jours plus tard, me prenant au jeu, je cherchais à me perfectionner en suivant sur Youtube la chaîne « Boulangerie pas à pas » tenue par un jeune professeur de boulangerie très sympathique [https://www.youtube.com/user/fabcot/videos]. Je notais les temps de pétrissage, les temps de pousse, les conseils divers donnés, j’observais avec grande attention les gestes techniques, puis je me suis lancé une nouvelle fois.

    Equipé, si je puis dire, de farine de blé T150 et de farine de seigle, je décidais de démarrer avec un kilo de farine réparti ainsi : 900 grammes de T150 et 100 grammes de seigle. Je suivais mes précieuses notes : 67 % d’eau, 1 % de levure et 1,8 % de sel. Le pétrissage a été confié à mon robot pâtissier (échange de bons procédés) : dans le bol, l’eau d’abord, puis tout le reste ; 4 minutes de pétrissage en première vitesse, avec le crochet, et 6 minutes en deuxième. La pâte était déjà belle, avec une teinte particulière, propre à la farine T 150.

    J’ai rabattu ensuite, sur le plan de travail, le pâton, en étirant les bords avant de les ramener sur le pâton, cela donne de la force à la pâte. Suivirent 35 minutes de pointage. J’ai procédé ensuite à la division (j’avais choisi, avec une masse totale d’environ 1500 grammes, de partager le pâton en trois fois 500 grammes). J’ai « boulé » chaque morceau de pâte ainsi obtenu (c’est-à-dire donner, grâce à un mouvement rotatif de la main, une forme de boule à chaque subdivision). Après dix minutes de détente, je passais au façonnage, transformant chacune des trois boules en forme allongée (semblable à un pain). J’ai procédé ensuite à la scarification (avec une lame bien aiguisée, voire une lame de rasoir ; cela consiste à entailler chaque pâton afin de favoriser le bon développement de la croûte).

    J’ai patienté une heure (l’apprêt) tout en préchauffant le four au maximum (un tout petit peu plus de 220 degrés). Dans le bas, j’ai déposé un bol dans lequel j’ai versé, au moment de l’enfournage des pains, de l’eau bouillante : l’effet de buée ainsi obtenu est important, pour la formation de la croûte, je crois. 25 minutes de cuisson. En les tapotant à la sortie du four ça sonnait bien creux. Trois pains réalisés ! Sans cocotte, cette fois.

    Prochaine étape : le levain. Mais d’ores et déjà, quel bonheur de savoir qu’avec de la farine correcte (je me fournis à la Vie Claire, j’y trouve un très bon choix de farines non raffinées et pas seulement de blé) le rêve peut devenir réalité.

    Enfin, contrairement à la pâtisserie, où l’on croise différents parfums, différentes textures, différentes recettes, ce qui fait la richesse de cette discipline, lorsqu’on fait son pain, on se retrouve devant cette matière noble : la farine. Et l’eau, élément primordial. C’est tout. En évoquant les éléments : l’eau, donc, la farine, de la terre, issue des blés qui ont mûri sous le feu (autre élément) du soleil. Revenons sur la notion de « fruit de la terre ». Une des bénédictions du soir de Chabbat nous dit :

    Baruch atah, Adonaï Eloheinu, Melech haolam, haMotzi lechem min haaretz.

    Béni sois-tu, Adonaï notre Dieu, Roi de l’univers, qui fais sortir le pain de la terre.

    Dans la liturgie Chrétienne on trouve ces mots :

    Le pain, fruit de la terre et du travail des hommes.

    On constate que le pain occupe une place particulière dans le domaine spirituel. Il est vrai que manipuler, rassembler ces ingrédients, les pétrir dans le respect, les faire pousser, avec patience, jusqu’à la cuisson qui donnera le pain, cet aliment de base traditionnel pour de nombreuses cultures, c’est quelque chose…

    A bientôt pour l’étape suivante : le levain ! Vos commentaires me seront précieux, tout comme vos remarques. C’est un domaine tout nouveau pour moi, mais dont je rêvais depuis si longtemps…

    C’est simplement passionnant !

  • L’eau, quoi

    L’eau, quoi

    En hébreu, l’eau se dit Mayim. Si l’on décompose ce terme, nous distinguons ma = « quoi » et yim = marque du pluriel masculin. Mayim / eau = « pluriel de quoi » ? Il est par ailleurs intéressant de constater que le lien entre « eau » et « quoi » est bien plus large que cela.

    Voici quelques exemples de cette proximité bien particulière :

    • en latin :  aqua (eau) / quod (quoi) ;
    • en anglais, water (eau) / what (quoi) ;
    • en allemand, wasser (eau) / was (quoi) ;
    • en espagnol, agua (eau) / qué (quoi) ;
    • en maltais, ilma (eau) / liema (quoi) ;
    • en suédois, vatten (eau) / vad (quoi) ;
    • en galicien, auga (eau) / o que (quoi)…

    Sans doute existe-t-il bien d’autres correspondances intéressantes.

    L’eau, quoi.