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  • Qui se soucie des Kurdes de Syrie ? [Courrier International]

    Le Kurdistan a déjà fait l’objet d’un article en décembre 2010 sur ce blog. Nous y rappelions que le Kurdistan est un état qui n’avait pas vraiment d’existence officielle. La présence kurde définit une zone comprenant l’est de la Turquie, le nord-est de la Syrie, le nord et nord-est de l’Irak, ainsi qu’une partie de l’est de l’Iran.

    Les choses ont évolué en Irak, nous l’avions espéré dans notre dernier article. Dans ce pays existe aujourd’hui la « Région autonome du Kurdistan », dans le nord du pays (la capitale en est Erbil ; régime : démocratie parlementaire). Le Gouvernement régional kurde dispose d’une force armée (les Gardes régionaux kurdes, appelés aussi Peshmerga). Son chef d’Etat est Massoud Barzani. Voici une vue générale du Kurdistan :

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    Cette présentation faite, un article de Courrier International de la semaine dernière a attiré notre attention. Il titrait :

    SYRIE – Les Kurdes, les oubliés du conflit ?

    Signé par Amir Sharifi (président de la Kurdish American Education Society à Los Angeles), cet article a été publié originellement dans le journal Rudaw publié quotidiennement à Erbil. Il est précisé par Courrier International que « Rudaw s’intéresse aussi particulièrement à toutes les questions concernant les Kurdes, y compris hors d’Irak, en Iran, en Turquie et en Syrie.« 

    Mais revenons à notre article. Car la problématique présentée en dit long sur ce qui se déroule en ce moment en Syrie, qui se situe – comme nous le constatons sur la carte – à l’ouest de la Région autonome kurde. Or, les frontières humaines ne correspondent pas forcément – loin s’en faut – à la réalité ethnographique sur le terrain. Un foyer kurde est présent, comme nous le précisions, en Syrie. Or, dans le conflit qui se déroule dans ce pays, des groupes armés affiliés à Al-Qaida « mènent des sièges et des offensives contre les comités de protection du peuple kurde (YPG, milice kurde) et tuent, kidnappent, dépouillent, séquestrent et torturent des civils comme des combattants. » (Source : Observatoire syrien des Droits de l’Homme). Ces exactions terribles, qui durent depuis l’hiver dernier ont connu une intensification depuis le 18 juillet dernier : « cette guerre de terreur s’est intensifiée, semant le pillage, la destruction et la mort.« 

    Après avoir été blessé lors d’un bombardement à Alep, un homme kurde est soigné dans l’hôpital d’Afrin, le 9 avril 2013. (Photo AFP/ Dimitar Dilkoff)

    Le journaliste met en avant des éléments incontestables qui tendent à prouver que le Qatar soutient financièrement et militairement des formations telles que la brigade Ahfad Al-Rassoul… Ceci dit, il est aussi précisé que le responsable de la branche syrienne du Parti des travailleurs (PKK) a été invité officiellement à Istanbul pour négocier sur l’autonomie kurde et sur le poids de la Turquie dans le conflit en Syrie. Et il semblerait que la Turquie serait en train de reconsidérer sa politique à l’égard des Kurdes de Syrie, voire à prendre ses distances avec Al-Qaida et ses fanatiques religieux.

    Mais, dans le monde, nul ne semble s’inquiéter du sort des Kurdes de Syrie (ainsi que des autres communautés ethniques et religieuses présentes dans ce pays). Etats-Unis, Union européenne, ONU : silence radio. Les Kurdes « espèrent seulement que la communauté mondiale des droits de l’homme comprenne la situation difficile et les aspirations qui sont les leurs« 

    Or une dépêche de l’AFP datée d’hier, le 10 août, fait état d’une menace du chef de l’Etat de la Région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, « d’intervenir dans le conflit syrien pour protéger la vie des civils kurdes de Syrie. » Disposant de sa propre force militaire, comme nous le disions, « la région du Kurdistan irakien mettra en oeuvre toutes ses capacités pour défendre les innocents », a affirmé M. Barzani. » afin de venir en aide aux Kurdes de Syrie.

    Retrouvez l’article très riche de Courrier International

    L’article original d’Amir Sharifi dans Rudaw (anglais)

    Un ancien article d’août 2012 au sujet du film Kurde-Irakien « Les Murmures du Vent »

  • Elections en Iran : suite

    Voilà. Les dés sont jetés.

    Hassan Rohani, 64 ans, a été élu samedi président de l’Iran dès le premier tour avec 18,6 millions de voix (50,68%). [Article Libération]

    Pour l’avenir, on s’attend à ne pas assister tout de suite à une révolution : Rohani, pourtant « modéré », était le seul mollah (religieux) des six candidats. Et par-dessus tout, ces six candidats avaient été « autorisés » par le Conseil des Gardiens – dont la moitié des membres sont nommés directement par le Guide suprême, en l’occurrence ici Ali Khamenei.

    Une infographie très complète visible ici nous apprend que le président, élu par le peuple pour quatre ans, nomme les 21 ministres du gouvernement ; nominations qui peuvent être approuvées ou refusées par les 290 membres du Parlement (appelé Majlis) élus par le peuple pour quatre ans également. Le Parlement vote des lois.

    Le peule élit pour huit ans les 86 religieux de l’Assemblée des Experts qui élit / révoque le Guide suprême…

    (suite…)