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  • Enivrez-Vous

    Enivrez-Vous

    Il faut être toujours ivre, tout est là ; c’est l’unique question.

    Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

    Mais de quoi ?

    De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

    Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront :

    « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse !

    De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »

    Charles Baudelaire


    Enivrez-Vous est un poème de Charles Baudelaire, publié le 7 février 1864 dans Le Figaro n°937 puis repris dans le recueil posthume Le Spleen de Paris, également connu sous le titre Petits poèmes en prose.

    Sans oublier la magnifique interprétation due à Serge REGGIANI :

  • Une forêt et la mer

    Une forêt et la mer

    En ce début du mois d’avril, alors que le soleil se montre de plus en plus actif et qu’il n’y a pas encore trop de monde par ici, quel plaisir de randonner.

    Entre Bandol et Port d’Alon, le Chemin du Littoral nous réservait ses plus beaux atours. Parfait itinéraire pour une balade de reprise. Ce sentier menait jusqu’à cette longue plage. Premiers pieds dans l’eau, déjà si délicieusement supportable…

    Ah, le printemps ! Celui que l’on ne prend jamais le temps de voir passer. Et pourtant ! Que peut-il y avoir de plus beau que ce réveil progressif d’une nature toujours surprenante. Ces petites feuilles, ces nouvelles branches, ces premières fleurs, quelles couleurs ! (suite…)