En ce début du mois d’avril, alors que le soleil se montre de plus en plus actif et qu’il n’y a pas encore trop de monde par ici, quel plaisir de randonner.
Entre Bandol et Port d’Alon, le Chemin du Littoral nous réservait ses plus beaux atours. Parfait itinéraire pour une balade de reprise. Ce sentier menait jusqu’à cette longue plage. Premiers pieds dans l’eau, déjà si délicieusement supportable…
Ah, le printemps ! Celui que l’on ne prend jamais le temps de voir passer. Et pourtant ! Que peut-il y avoir de plus beau que ce réveil progressif d’une nature toujours surprenante. Ces petites feuilles, ces nouvelles branches, ces premières fleurs, quelles couleurs ! (suite…)
Alfonsina Storni Martignoni est une poétesse argentine née le en Suisse et décédée le , Playa de La Perla, Mar del Plata. Elle sera aussi comédienne et auteur. A l’âge de vingt-quatre ans, elle publiera son premier recueil (Écrits pour ne pas mourir).(suite…)
A bien des égards, certains moments d’une existence sortent pour le moins de l’ordinaire. Ce fut le cas, hier soir, à l’occasion d’un film, sorti il y a une douzaine d’années et projeté dans un cinéma de La Ciotat.
Rien de follement dépaysant, me direz-vous. Certes. Mais laissez-moi vous préciser certains aspects de cette soirée. D’abord, ce film n’était pas tout seul ; en effet, nous avons eu le plaisir d’accueillir son réalisateur qui n’était autre que René Manzor en personne ! Alors ? On commence à comprendre mon introduction légèrement dithyrambique ? Et si j’ajoute à cela le fait que cette projection a eu lieu dans le plus ancien cinéma du monde désormais mythique, l’Eden Théâtre, vous saisirez mieux les raisons de mon état particulier. Enfin, il ne s’agissait pas de n’importe quel film : « Dédales ». « L’individu n’est que la somme des personnalités qu’il abrite », précise le sous-titre sur l’affiche. Le thème abordé était d’une grande richesse.
Après quelques propos introductifs de l’intervenante de l’association « les Lumières de l’Eden » – présidée par monsieur Michel Cornille – qui organisait l’événement, la parole fut donnée au réalisateur qui se présenta et nous parla un peu de son film avant que la projection ne débute.
Et quel film ! Oh, bien sûr, la plupart des spectateurs qui s’étaient déplacés pour l’occasion (la salle de l’Eden Théâtre était comble !) l’avaient déjà vu à une ou plusieurs occasions, même. Mais malgré cela, car l’histoire était telle, chacun se laissait prendre au jeu. Et l’on se surprenait même à être étonnés au moment du dénouement. Quelle réalisation ! Et ces trois acteurs principaux extraordinaires : Sylvie Testud, Lambert Wilson et Frédéric Diefenthal…
Revenons à ce thème particulier ! « L’individu n’est que la somme des personnalités qu’il abrite »… René Manzor, à l’issue de la projection, nous a bien éclairé sur cette problématique des personnes souffrant de personnalités multiples (renommé récemment « trouble dissociatif de l’identité ») « décrit pour la première fois en Amérique du Nord dans les années 1980 » (extrait de l’article Wikipédia ci-après). Ariane, Thésée, Dédale, Minotaure et d’autres…
« Nous ne sommes pas des personnalités mais des personnes ! »…
Nous dépassons-là le stade de la schizophrénie : l’idée de ce film germa dans l’esprit de René Manzor aux Etats-Unis, après que l’un de ses amis médecin lui montra, sur une cassette, une personne présentant plusieurs personnalités différentes. Vingt-sept au total ! « Qu’est-ce qu’une Personnalité Multiple ? C’est plusieurs “moi” qui partagent un même corps, chacun prenant le contrôle à tour de rôle, de façon plus ou moins volontaire ou chaotique, selon les cas » (http://www.cles.com).
René Manzor nous expliqua aussi jusqu’à quel point il dut amener ses acteurs vers des états incroyables, tant leur expression était fondamentale. Ajoutons à cela une bande-son très importante pour ce film, réalisée par Jean-Félix Lalanne qui n’est autre que le frère de René Manzor (et donc également de Francis). Quelle famille d’artistes !
Excellente soirée, donc, riche d’enseignements et riche d’avoir pu échanger avec un réalisateur qui s’est révélé passionnant. Une soirée qui sortait pour le moins, vous en conviendrez à présent, de l’ordinaire.
Le Panthéon… Les images et sentiments intenses ressentis au plus profond de mon être, lors de la visite de ce monument bien particulier, il y a quelques temps, ne se sont pas estompées. Car ce lieu, prévu à l’origine au XVIIIe siècle pour être une église, est à bien des égards lieu de mémoire. Une mémoire de notre Histoire, de celles et ceux qui s’illustrèrent par le passé – au péril de leur vie pour certains – pour la grandeur de notre Pays.
Ainsi, lorsque j’ai appris la nouvelle, j’en fus réellement ému. Je veux parler de ce communiqué de presse intitulé « Héros et héroïnes au Panthéon pour incarner l’esprit de résistance ». A ce sujet, sur le blog du député Vincent FELTESSE nous pouvons lire ces mots :
En rendant hommage aux vingt-deux fusillés du Mont Valérien et en annonçant la panthéonisation, le 27 mai 2015, des résistant-e-s Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay, le président de la République a voulu célébrer aujourd’hui l’esprit de la Résistance et le collectif qui l’incarnait dans sa diversité.
Voici les quatre Grand-e-s qui rejoindront ce 27 mai 2015 le Panthéon :
Le président de la République, François Hollande, a prononcé au Mont-Valérien un discours en hommage à la Résistance. Il a annoncé l’entrée au Panthéon de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay :
Germaine Tillion, née le 30 mai 1907 à Allègre et morte le 19 avril 2008 à Saint-Mandé, est une ethnologue et une résistante française. Germaine Tillion suit une formation d’ethnologue auprès de Marcel Mauss et Louis Massignon. Licenciée en lettres, elle est diplômée de l’École pratique des hautes études, de l’École du Louvre, et de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO). Entre 1934 et 1940, dans le cadre de sa thèse, elle réalise quatre séjours en Algérie pour étudier l’ethnie berbère des Chaouis présente dans l’Aurès.
Geneviève Germaine Marie Agnès de Gaulle, née le 25 octobre 1920 à Saint-Jean-de-Valériscle (Gard) et décédée le 14 février 2002 à Paris, est une résistante française, déportée en 1944, militante des droits de l’homme et présidente d’ATD Quart Monde de 1964 à 1998. Elle est une nièce de Charles de Gaulle. Résistante dès juin 1940 dans le Groupe du Musée de l’Homme, Geneviève de Gaulle multiplie les actions de renseignement et d’information, notamment au sein du réseau Défense de la France. Arrêtée par Pierre Bonny de la gestapo française, le 20 juillet 1943 et emprisonnée à Fresnes, elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück le 2 février 1944. Au camp, elle rencontre et se lie d’amitié avec quatre autres résistantes : Jacqueline Péry d’Alincourt, Suzanne Hiltermann, Anise Postel-Vinay et Germaine Tillion. En octobre 1944, elle est placée en isolement au « bunker » du camp. Cette décision est prise par Himmler afin de la garder en vie et de l’utiliser comme monnaie d’échange.
Pierre Brossolette (Paris, 25 juin 1903 — Paris, 22 mars 1944), est un journaliste et homme politique socialiste français. Il fut un des principaux dirigeants et héros de la Résistance française.Au début de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint l’armée avec le grade de lieutenant, est promu capitaine avant la défaite de la France et est décoré avec la première Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de Bronze, le 11 juillet 1940, en raison de son attitude au cours de la retraite de son unité. Hostile au régime de Vichy, il rejoint le Groupe du musée de l’Homme.
Jean Zay est un avocat et une personnalité politique française de la IIIe République né à Orléans (Loiret) le 6 août 19041 et mort assassiné par des miliciens à Molles (Allier) le 20 juin 1944. Au cours de sa vie, Jean Zay assure les fonctions de conseiller général, député du Loiret, sous-secrétaire d’État à la présidence du conseil et ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Jean Zay démissionne le 2 septembre 1939, pour rejoindre l’armée française et suivre le sort de sa classe d’âge. Son courage et son dévouement, au sein de la IVe armée, sont attestés par ses chefs militaires : « volontaire pour les missions les plus périlleuses et les plus délicates »…
Nous y sommes. Que cette période fut pénible… Le mauvais temps récurrent contribua sans aucun doute à cette fatigue du moment. C’est donc avec une joie réelle que je vous souhaite – que vous partiez ou non là-haut, dans la montagne – d’excellentes vacances d’hiver. En attendant un printemps espéré qui tel un libérateur, viendra chasser froid et humidité pour installer peu à peu sa lumière renouvelée et sa chaleur balbutiante mais tellement bienfaisante, déjà…
Lorsque je me suis rendu à l’Eden Théâtre, ce dimanche 9 février, je savais que j’allais voir un film documentaire de Malik Bendjelloul proposé par l’Association Art et Essai Lumière. Mais j’étais à mille lieues d’imaginer le choc que j’allais ressentir. Car ce fut véritablement le cas. Une telle émotion ! Quel film ! Passionnant de bout en bout, émouvant mais surtout déconcertant. Réellement. Il faut le voir pour le croire !
Nous faisons connaissance avec un musicien de rock & folk des années 70 aux Etats-Unis. Sixto Rodriguez – retenez ce nom – a enregistré deux albums sous le label Motown. Malheureusement, il ne perce pas. Ses disques sont ignorés. C’est un échec. Terrible. On dit qu’il se serait suicidé sur scène (en s’immolant ou en se tirant une balle dans la tête, selon les versions). Aux Etats-Unis, quasiment personne n’a entendu parler de Sugar Man / Sixto Rodriguez.
Un beau jour, une touriste américaine part voyager en Afrique du Sud, à une époque ou l’Apartheid était à son apogée. Dans ses bagages, elle avait une copie du premier disque de Sugar Man. De fil en aiguilles, ce disque fait le tour de beaucoup de monde, se diffusant comme une traînée de poudre. Au point que quelques mois, quelques années après, Sugar Man est devenu une immense vedette en Afrique du Sud. Ses disques battent des records de vente. Sa musique devient même un symbole de la lutte contre l’Apartheid. Toujours inconnu aux Etats-Unis, devenu une immense vedette en Afrique du Sud… Incroyable. Plus de vingt ans après, en 1997, deux fans du Cap dont Stephen « Sugar » Segerman essayent d’en savoir plus sur cet énigmatique Sugar Man. Ils se lancent dans cette quête espérant apprendre qui était ce chanteur, où il vivait, comment il a disparu. Une enquête qui réservera bien des surprises.
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Avertissement : Chère lectrice, cher lecteur, si vous n’avez pas encore vu ce film diffusé dans les réseaux Art et Essai, ne lisez pas la suite. Trop de choses y sont dévoilées qui vous gâcheraient votre perception du film lorsque vous le verrez… —————————————————————–
Après le Festival « Musique en Vacances » du mois de juillet, l’année passe, de septembre à juin, au fil des concerts proposés par l’association Passion’Arts qui prend en quelque sorte le relais, permettant aussi pour la plupart des bénévoles, de ne pas trop perdre le rythme. Et ce mois de février – en particulier – accueille traditionnellement (sixième édition tout de même) un mini-festival intitulé « Les Musicales de Février ». Un programme dense, varié, accueillant pas moins d’une dizaine de concerts.
Or, ce soir, au Théâtre du Golfe, ce ne sont pas moins que les Professeurs du Conservatoire de La Ciotat, que dirige Roland DECHERCHI, qui étaient sur scène. A la baguette, Alexandre EGHIKIAN qui s’était illustré au piano ce mercredi 5 février dans le cadre enchanteur de l’Eden Théâtre : sur scène, il accompagnait alors à lui seul un film muet diffusé sur l’écran, établissant ainsi ce lien invisible avec les premiers temps d’un cinéma à bien des égards émouvant. Mais revenons à nos professeurs et leur concert.
Ils étaient plusieurs dizaines sur cette scène ; de loin, il semblait même que plus un seul centimètre carré n’était disponible. Et les musiques de films se succédèrent, qu’illustraient des extraits projetés sur écran, juste au-dessus de l’orchestre. Devant les prouesses de ces musiciens, nous aurions pu aisément songer à une excellente formation. Mais cela va bien au-delà de telles considérations. Car si chaque artiste est professeur au Conservatoire – nous l’avons dit – les voir, et les entendre – surtout – jouer ainsi n’est pas une habitude. J’ai même cru comprendre que c’était la première fois que cette expérience avait lieu. De plus, imaginez : il n’y a eu que deux répétitions (j’ai mes sources) :o) n’est-ce pas extraordinaire ? En effet, car ce concert le fut, ô combien. Chacune, chacun, dans sa spécialité a réellement excellé dans un équilibre admirable. Les multiples talents individuels se muaient en un tout sublime, explosaient en un splendide feu d’artifice musical. Quel moment, les amis ! Quelle émotion !
Et lorsque nous avons retrouvé ces artistes, un peu plus tard, au Conservatoire, pour partager un repas qui avait été organisé par les bénévoles de Passion’Arts, quel bonheur d’avoir pu ainsi échanger quelques mots, des regards, des sourires… Je me souviendrai longtemps de ce Concert des Professeurs du Conservatoire de La Ciotat et je ressentirai toujours la plus grande admiration pour chacune et chacun de ces artistes que j’espère retrouver au plus vite.
Eh oui ! Le 24 janvier 1984 sortait le premier Macintosh :
Le premier ordinateur personnel avec une souris et une interface graphique. (Ceci était une révolution)… :o) Il était équipé d’un microprocesseur CISC 16/32 bits développé par Motorola (le 68000).
Quelques aspects techniques :
Processeur
Motorola 68000
Fréquence d’horloge
8 MHz
Bus système
8 MHz
Mémoire morte
64 Kio
Mémoire vive
128 Kio
Système d’exploitation
Système 0.1 à 2.0
Le Macintosh a remplacé l’Apple II et son 6502 : un processeur 8 bits avec un bus d’adressage à 16 bits. (Ah mon petit Apple //e !) ;o)
Trente ans après, l’iPhone 5s, par exemple, embarque un processeur A7 double-cœur cadencé à 1,3 GHz (1 Go de mémoire vive) dont le cœur grimpe à 64-bits…
A l’occasion de cet anniversaire, Apple a mis en place une magnifique page de commémoration que l’on trouve ici :
Le 15 janvier dernier, c’était la fête de Tou Bichvat « le quinze du mois de shevat » (« Tou » est en fait composé des lettres Tet et Vav dont la somme des valeurs numériques est 15). Le 15 shevat a lieu selon les années entre la mi-janvier et la mi-février.
« Il y a quatre dates de nouvel an. Le 1er Nissan, c’est le nouvel an des rois et des fêtes de pèlerinage. Le 1er Eloul, le nouvel an pour la dîme du bétail […]. Le 1er Tishri , le nouvel an pour les années, la shmita et le jubilé, pour les récoltes et les légumes.[…] Le 15 Shevat, le nouvel an des arbres. »(Mishna Rosh Hashana I, 1)
Tou Bichvat n’est pas un jour chômé. Il est actuellement considéré comme un jour joyeux au cours duquel on ne peut pas prononcer d’éloge funèbre ni observer de jeûne. Cette fête ne s’accompagne pas d’obligation particulière ; il est d’usage de consommer des repas de fruits.
L’arbre est présent dans le judaïsme comme le montrent l’Arbre de vie et celui de la connaissance du Bien et du Mal. L’Arbre de vie symbolise la force de la vie et ses origines, l’importance des racines et le développement de la Vie. « L’arbre de vie s’étend du haut vers le bas et le soleil l’éclaire entièrement »(Zohar). L’Arbre de la connaissance du Bien et du Mal est une image allégorique du Livre de la Genèse suivant lequel Dieu planta dans le jardin d’Éden deux arbres mystérieux. « L’Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal… L’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden… : ‘Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras.’ »(Genèse, II).
Les arbres ont de tout temps figuré dans les diverses traditions au travers des âges. Dès la plus haute antiquité l’olivier était cultivé par les Perses (-12000) et par les Egyptiens (-6000), qui l’utilisent dans les soins du corps et les rites funéraires. (suite…)
En 2013, j’ai été ému par la jeune Malala Yousafzai, j’ai été triste d’apprendre la mort d’Ourasi, j’ai suivi les célébrations du cinquantenaire du Traité de l’Elysée, j’ai adoré les séries « Hatufim » et « Ainsi soient-ils » sur ARTE, « Braquo », « Engrenages » et « The Tunnel » sur Canal+ ainsi que « Touch » et « Under the Dome » sur M6, j’ai célébré les vingt-cinq ans de la disparition de Pierre Desproges, j’ai bu de la Guinness, j’ai installé Mavericks et iOS 7, j’ai fêté à distance les vingt ans de la LOLITA et localement la victoire du RCT en HCup ainsi que le trois-centième article de ce blog, j’ai été attristé par le départ d’Alain Mimoun et de Georges Moustaki, je me suis souvenu de l’arrestation de Jean Moulin il y a soixante-dix ans, j’ai découvert Alison Krauss et Louise Vautour, j’ai retrouvé Diana Krall et Barbara, j’ai été sorbétisé par l’Ecume des Glaces, j’ai lu la BD « Ainsi se tut Zarathoustra », j‘ai vu les films « Les Fils du Vent », « Syngué Sabour », « Après la bataille », « Quartett », « Les Virtuoses » et « La Part des Anges », mais j’ai mal supporté « The Immigrant », j’ai été ému par un whisky suédois, j’ai revu la danse de Rabbi Jacob.
J’ai aussi redécouvert les films « Les Ailes du Désir » et « Subway », j’ai célébré le printemps, j’ai souhaité un joyeux Nowrooz en persan, j’ai adoré « Sur les Epaules de Darwin » de Jean-Claude Ameisen à la radio, j’ai même acheté le livre, j’ai franchi mes 30 ans à l’Education nationale, j’ai donné un coup de mains au Festival « Musique en vacances », j’ai suivi les élections en Iran, je suis allé deux fois en Alsace et une fois à Monaco, j’ai enfin pu assister à « La Flûte enchantée » à l’opéra de Toulon, j’ai assisté au mariage de Christophe et Hervé à La Ciotat, j’ai découvert le génialissime Stéphane de Groodt, j’ai revu les « Tontons flingueurs », je me suis abonné à Libération week-end, j’ai croisé le « Mât de Cocagne » à La-Seyne-sur-mer, j’ai fait mes courses par le Drive, j’ai envisagé de faire raccorder mon piano, je me suis engagé pour les municipales 2014 sur la liste d’union de la Gauche, j’ai serré la main au Recteur d’Académie et à deux Inspecteurs d’Académie différents, j’ai soutenu une thèse de doctorat en Sciences du Langage et j’ai aussi eu un gros rhume. Là, je me repose un peu avant d’attaquer 2014…
Bon bout d’an à toutes et tous ! Et à l’an qué ven !
Il n’y a pas un 19 décembre ou un 21 juin qui puisse passer sans que le souvenir de ce moment unique ne me revienne en mémoire. Je parle bien sûr du grand, du puissant, du terrible discours qu’André MALRAUX prononça ce 19 décembre 1964 devant le Panthéon, célébrant l’entrée de Jean MOULIN en ces lieux que la Patrie reconnaissante dédie aux Grands Hommes. Jean MOULIN, trahi, fut arrêté à Caluire, ce funeste jour du 21 juin 1943, avant d’être conduit au siège de la Gestapo. Il trouvera la mort en gare de Metz, dans le train qui le transportait en Allemagne, le 8 juillet 1943.
« (…) Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France… »
Il y a un mois environ, dans la classe de CP de l’école Louis Marin où j’interviens régulièrement, un projet particulier se concrétisa. Il s’agissait d’observer en temps réel (ou presque), le passage de l’état d’œuf à celui – éventuellement – de poussins. Vaste programme ! Pour ce faire, une couveuse de qualité professionnelle fut installée (température et hygrométrie constantes, léger mouvement de la grille support afin de provoquer la rotation lente des œufs : on ne pouvait rêver mieux). Restait à trouver des œufs compatibles avec une telle expérience, c’est-à-dire potentiellement fécondés. La solution vint de notre collègue de CE2 qui était en contact avec une ferme locale. Toutes les conditions étaient ainsi réunies pour lancer ce projet.
Il y a un peu moins d’un mois, donc, eut lieu la découverte de la couveuse, de ses caractéristiques ; la projection sur TBI d’une présentation tout en images (réalisée par le maître de la classe) qui détaillait les différences entre les êtres ovipares et vivipares (qui fut même présentée à d’autres classes de l’école). Une fiche fut remplie par chaque élève qui fut la première d’un véritable dossier scientifique qui présentait un calendrier de vingt et une cases : le temps nécessaire aux éventuels poussins pour croître avant que les œufs n’éclosent. Vingt et un jours. Cela nous menait au vendredi 13 décembre 2013…
Ce vendredi 13 décembre 2013 restera dans les mémoires. Lors de la recréation du matin (j’intervenais alors dans une autre école), le collègue de CP m’envoie un SMS : « Nous nous apprêtons à accueillir trois poussins, ils commencent à casser leur coquille et on entend « piou, piou » sans arrêt. » Je ne passais dans cette école que l’après-midi et je craignais que tout soit alors terminé. Mais leur sortie pouvait prendre un ou deux jours, me précise le collègue. L’après-midi j’arrivais dans la classe. Un rapport fort détaillé me fut fait par les petits élèves visiblement passionnés par l’expérience, étant donné leur vocabulaire riche et parfaitement adapté à la situation. Ils me précisèrent que les élèves de la classe allaient être les frères et soeurs des poussins, les enseignants de l’école : leurs parents et moi, leur parrain :o) (on n’oublie pas le maître d’adapt !).
Moment émouvant : l’observation d’un des œufs en cours d’éclosion. Une petite ouverture était visible par laquelle passait régulièrement le bout d’un bec – spectacle qu’accompagnait un ensemble de « piou, piou » plus nets que jamais. Vers 14h30, l’une des élèves cria qu’un poussin venait de sortir ! Né un vendredi 13 en 2013… Branle-bas de combat. L’observation s’organise. Et quel tableau ! Une coquille gisant en deux et une masse foncée qui marchait maladroitement mais vigoureusement – le poussin – en alternant passages acrobatiques rapides et repos complet allongé au sol de tout son long. Ainsi ce poussin devint l’attraction des élèves de CP ainsi que des autres classes de l’école. Mais le week-end arrivait. Une collègue s’en occuperait jusqu’à lundi.
Aujourd’hui lundi, j’arrive à l’école, à nouveau l’après-midi.
Le collègue de CP m’annonce la nouvelle : contrairement aux apparences et aux prévisions souvent pessimistes, pas moins de six poussins sont nés, en forme, plus vigoureux que jamais ! Six sur six ! Quel spectacle ! Pour une réussite, c’est une réussite ! Les élèves notèrent dans leur dossier cette phrase écrite au tableau que nul n’avait osé espérer : « Lundi, nos six poussins se portent bien. Ils picorent ».
A en croire les yeux pleins d’étoiles de ces petits scientifiques, voici une expérience que personne n’oubliera de si tôt !… Et bravo au maître Philippe L. pour ce projet tellement enrichissant. Les poussins rejoindront dès la fin de l’école, avant les congés de Noël, une ferme des environs où ils se développeront dans un environnement certainement plus adapté qu’une salle de classe.
Régulièrement les élèves pourront voir comment grandissent les volatiles.
Car, à n’en pas douter, petits poussins deviendront grands !…
Hier à la même heure débutait un événement que je n’oublierai pas. Ma soutenance de thèse. Jusqu’au dernier moment, je n’y croyais pas. Ce moment était arrivé. C’était aujourd’hui… Mais quelle histoire !… Petit retour sur mes premiers pas universitaires :
Il y a quelques années, dans l’école où je me trouvais, était arrivé un message de l’Inspection Académique : conjointement avec l’Université de Provence était mise en place une formation diplômante afin de permettre aux instituteurs qui avaient été recrutés niveau Baccalauréat (c’était le cas pour celles et ceux qui avaient fréquenté feue l’Ecole Normale) d’atteindre la licence – niveau universitaire minimal à cette époque. Je me suis inscrit. C’était en Sciences du langage. Cela me convenait bien.
Chaque mercredi je me retrouvais ainsi à Aix-en-Provence, en compagnie d’une bonne quarantaine d’instituteurs, venus de tout le département, également intéressés par cette formation. Après la Validation d’Acquis et de l’Expérience, nous accédions directement en troisième année de licence. Après plusieurs cours et les examens qui leur correspondaient en janvier et en juin, la licence était acquise. Alors que la plupart des collègues arrêtèrent ici leur retour à l’Université, nous étions cinq ou six à souhaiter poursuivre en Master. Oui, mais quel Master ? En entendant par hasard, au détour d’un couloir, un étudiant parler de sumérien et d’akkadien, je m’approchais et le questionnais : à cette époque existait un Master « Langues et épigraphie du Proche-Orient ancien » (disparu depuis) dont s’occupait Remo MUGNAIONI, enseignant passionné et passionnant.
J’ai pu m’y inscrire. Extraordinaire. Mais attention à l’organisation : plus rien n’était adapté pour les instituteurs, nous devenions des étudiants « lambda ». Avec du recul, il fallait y croire pour partir deux à trois fois par semaine, selon les semestres, rejoindre Aix pour deux à trois heures de cours (après le boulot). Mais les choses suivirent leur cours. Les cours se succédèrent tant bien que mal. Un passage à l’Institut des langues anciennes, à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon (dix jours en juillet), me permit de valider deux précieuses matières de M2 qui contribuèrent à boucler le nombre de points nécessaires. Et la soutenance de mémoire eut lieu. Le sujet : « Des sources mésopotamiennes aux papyri d’Eléphantine : traduction et analyse du texte araméen « Histoire et Sagesse d’Ahiqar l’Assyrien » ». Le Master m’a été accordé. Mais alors… L’inscription en doctorat devenait possible ?
C’est sous la direction de Mme François DOUAY, professeur aujourd’hui émérite, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, que durant quelques années – il était toujours difficile d’avancer tout en exerçant une activité professionnelle – mes travaux avançaient. Les congés se transformaient en séances de travail et je suivais des séminaires qui avaient lieu chaque mercredi. Il m’aura fallu bien plus de temps qu’un étudiant à plein temps pour y arriver. Ce que je n’aurais jamais pu faire sans la présence de ma directrice de thèse a qui il aura fallu une sacrée dose de patience, j’en ai conscience. Oh que oui !… Je ne la remercierais jamais assez. Toujours est-il que des années après, tout s’accéléra soudain. Il y a deux mois : le bouclage de la thèse et son dépôt à la reprographie. Puis ce fut l’envoi à chacun des six membres du jury. L’attente du verdict des deux pré-rapporteurs allait être décisive. Le premier arriva il y a un mois, très positif : favorable ! L’autre arriva un peu plus tard : favorable également ! Feu vert !
La date de soutenance était fixée au 7 décembre 2013. Au LPL (Laboratoire « Parole et Langage ») à Aix. Mais je ne réalisais toujours pas. C’est lorsque j’ai vu passer, il y a dix jours, un mail de l’Université me concernant intitulé « Avis de soutenance » que les choses changèrent… Là, quand même, la réalité me rattrapait. Ah, oui ! J’oubliais. Le sujet de ma thèse : « « Histoire et Sagesse d’Ahiqar l’Assyrien » ou l’Ummanu sans descendance : Invariance et variations, de l’Antiquité au XVIIIe siècle« .
J’ai passé les derniers jours à finaliser mon exposé d’environ vingt-cinq minutes. Hier, à 14h30, dans la salle de conférences du LPL, la soutenance commençait. Le professeur Philippe CASSUTO, désigné président de séance, présenta les autres membres du jury et me laissa la parole pour la présentation de mes travaux. Vingt-cinq minutes (environ) plus tard, ce fut au tour de ma directrice de Thèse de s’exprimer sur l’ensemble de mon travail, avant de me poser quelques questions.
Ainsi, chaque membre du jury donnait son avis sur ma thèse et terminait avec des questions auxquelles je répondais (avec plus ou moins d’assurance). Après une courte pause, les trois autres membres du jury eurent la parole. En dernier s’exprima, comme le veut la tradition, le Président. Puis (nous venions de passer un peu moins de quatre heures), vers 18h15, il nous fut demandé de quitter la salle afin que le jury puisse délibérer. Ouf ! Déjà je ressentais un beau soulagement. Le plus gros était derrière moi…
Une vingtaine de minutes après, nous regagnâmesnos places. Tout le monde était debout. Le jury y compris. Instant solennel… Le Président annonça qu’à l’unanimité le jury avait décidé de me nommer au grade de Docteur de l’Université d’Aix-Marseille, avec la mention « Très honorable » ! Je ne réalisais pas. Puis il poursuivit en précisant que le LPL avait aboli les Félicitations du jury, sans quoi le jury me les aurait décernées. Je n’en croyais pas mes oreilles. J’avais tellement douté… Puis le jury se mit à applaudir. Je ne savais plus où me mettre… Quel moment ! Je bredouillais quelques mots qui exprimaient pêle-mêle remerciements et soulagement. Sans doute. Je ne m’en souviens plus.
Oui, quel soulagement. Quelle joie. Combien j’avais rêvé de ce moment-là : l’instant d’après. La journée se termina autour d’un sympathique verre de l’amitié qui s’interrompit tout de même au moment où il fallut reconduire les trois membres « extérieurs » du jury à leur train.
Une page se tourne. Depuis les premiers cours en vue d’accéder à la licence à cette soutenance, un cycle s’achève. Et maintenant ? Je dois avant tout réaliser ce qui m’arrive…
Vingt-six ans déjà… Je me souviens fort bien avoir vu ce film lors de sa sortie en salle. Plutôt deux fois qu’une, tant cette oeuvre m’avait marquée. Ces images magnifiques, mais aussi cette dimension particulière dans laquelle le spectateur est plongé dès les premières secondes de la projection.
Une amie récemment m’a remis sur la voie de ce film. Je n’y pensais plus depuis longtemps. Puis il y eut ce rappel inattendu et, brutalement, tout est remonté en mémoire. Berlin. Damiel, Cassiel, la trapéziste. L’éternité, le désir amoureux pour lequel Damiel sacrifiera son éternité. Ode à l’Humanité. Juxtaposition de solitudes…
Ce film n’a pas vieilli. Il n’a pas pris une ride. Son atmosphère est restée intacte.
Anges, êtes-vous là ?…
1001. INSERT (34 sec.) Une main qui écrit sur une feuille de papier :
Lorsque l’enfant était enfant, il ne savait pas qu’il était enfant, tout pour lui avait une âme.
FERMETURE EN FONDU
VOIX DE DAMIEL : « Lorsque l’enfant était enfant, il marchait les bras ballants il voulait que le ruisseau soit rivière et la rivière, fleuve, que cette flaque soit la mer. Lorsque l’enfant était enfant, il ne savait pas qu’il était enfant, tout pour lui avait une âme et toutes les âmes étaient une. Lorsque l’enfant était enfant, il n’avait d’opinion sur rien, il n’avait pas d’habitudes il s’asseyait souvent en tailleur, démarrait en courant, avait une mèche rebelle et ne faisait pas de mines quand on le photographiait. »