Mardi 08/09/2009 – Rentrée difficile, ici bas, à La Ciotat. Samedi dernier ont été entérinées en commission technique paritaire (CTP) des fermetures de classes qu’accompagnaient des ouvertures. Il est bon de savoir que tout le monde raisonne actuellement non plus à l’échelle d’une école mais à celle d’une globalisation qui regroupe plusieurs établissements d’un même secteur dont on totalise le nombre d’élèves, nombre qui sera ensuite divisé par le nombre total de classes.
Avec ce système, vous l’aurez compris, si un effectif global est suffisamment bas, on peut « organiser » la fermeture d’une classe dans l’école de son choix… Ce qui fut le cas pour l’école Paul Bert qui fait partie d’un ensemble constitué également des écoles Louis Marin et Maltemps. Une école qui en quelques années à peine est passée de plus de 10 classes à… 7 ! Il y a un an on parlait de fermeture à Louis Marin (pire ! de la fermeture à terme de cette école) et aujourd’hui c’est l’école Paul Bert qui a été frappée…
Baisses démographiques, décalage du « centre de gravité » de la ville (baisses en centre-ville et glissements vers les quartiers plus périphériques) : les raisons – réelles – ne manquent pas pour justifier de telles mesures. Mais il y aurait des choses à dire sur la manière dont se sont déroulées les choses.
Car attendre que la rentrée soit engagée (et les classes constituées, bien entendu, depuis juin) pour rendre officielle une suppression de classe (samedi dernier) n’est pas chose facile à gérer. Une fermeture se traduit par un enseignant en moins dans l’école. Il faut donc revoir complètement les constitutions de classes dont les effectifs en général passent assez nettement à la hausse.
Dans le même temps nous voyons le matin des conseillers municipaux, le Maire en tête, venus montrer leur désaccord devant les différentes fermetures de classes (car il n’y en eut pas qu’à Paul Bert !)… Nous y reviendrons.
Lors d’une réunion à l’inspection de l’Education Nationale, lundi après midi, entre l’Inspecteur et les directeurs de la circonscription, les mêmes conseillers municipaux et le même Maire, se sont invités pour exprimer leur colère. Puis eut lieu une scène ubuesque. Le Maire décida qu’en matière d’économies, il allait reprendre ce que la Ville mettait à disposition de l’Inspection de l’Education Nationale : « Nous allons également reprendre tout le matériel que nous fournissons à l’Education Nationale : photocopieurs, bureaux, chaises, armoires, etc. Le Ministre n’a qu’à vous donner les moyens de travailler !« … Et comme il est précisé dans La Marseillaise du jour, lorsque les bureaux furent littéralement vidés, le Maire remarqua que « la conformité électrique n’avait pas été constatée » donc ces bureaux furent mis sous clef, un serrurier ayant changé les verrous afin d’en condamner définitivement l’accès.
Aujourd’hui mardi, l’Inspection devait être installée provisoirement à Roquefort-le-Bédoule…
Que penser de tels actes ? Un minimum de réflexion me fait dire que mettre à sac une Inspection de l’Education Nationale n’est pas un acte compréhensible. Un peu de discernement que diable ! Pourquoi une telle agression ? Un tel passage à l’acte – médiatisé, bien sûr – revient à dire que les mots ne suffisaient plus. Est-ce-là un geste digne de celui du premier magistrat de la Ville ?… Et revenons à ce « soutien » de ces conseillers municipaux compatissants devant la ruine organisée de l’Ecole de la République… Mais qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : l’Inspecteur d’Académie est un Haut-fonctionnaire qui ne fait qu’appliquer ce qu’on lui demande d’appliquer.
Il faut donc aller voir un peu plus haut ! Le gouvernement – ce n’est un secret pour personne – a fait de la casse de l’Ecole de la République (entre autre) un enjeu particulier, ces derniers temps. Un gouvernement de la même couleur politique que M. le Maire et sa très grande majorité de conseiller municipaux…
Certaines voix commencent à se lever pour demander si vraiment ces opérations locales de communication municipale autour du thème « sauvons notre Ecole » sont crédibles alors même que nationalement, l’Education est devenue une marchandise comme les autres ?…
D’autres voix soulignent une vraisemblable situation pour le moins peu confortable pour certains, comparable à un grand écart magistral, qui consisterait d’une part à applaudir des deux mains et faire la fête (discrètement) tant est grande la satisfaction de voir ce gouvernement UMP – la famille, quoi ! – assommer la France de ses maladroites réformes (c’est un doux euphémisme !)… Puis d’autre part, on se construirait au grand jour une image de sincérité, de respectabilité, sous couvert de commissions extra-municipales innocentes, de « permanences » courageuses d’élus compatissants le matin dans les écoles touchées, ou encore de saccage (médiatisé, tant qu’à faire) en règle des bureaux de l’Inspection de l’Education Nationale…
J’entends, nous entendons, vous entendez toutes ces voix. Une bien belle hypocrisie, globalement, que tout cela. Mais au détriment principal des élèves de notre école, ne l’oublions pas !…
Photo prise dans la cour de l’école Paul Bert lundi 7 septembre 2009
[Mise à jour]
• Jeudi 10/09/2009 : L’école Paul Bert est toujours bloquée. Ca coince au niveau de l’IA, ça coince au niveau de la Ville ; comme dirait l’autre : nous ne sommes pas « sortis de l’auberge » !… Qui fera le premier pas ?… Si déjà on arrêtait de « jeter de l’huile sur le feu » à chaque occasion, de part et d’autre…
• Autre chose : l’Inspection de l’Education nationale n’a pu se fixer à Roquefort-la-Bédoule finalement en raison d’une entente, d’une « cohésion » entre les municipalités de la même famille politique qui se serrent les coudes (et avec La Ciotat, Cassis et Roquefort, on est toujours à l’intérieur de « l’auberge »)…