Samedi 2 octobre 2021, Thomas Pesquet a communiqué, depuis la Station spatiale ISS, avec le Centre Spatial Universitaire de Toulouse (CSUT) et les élèves du Lycée Pierre-Paul Riquet, à partir de 14h40 (heure locale).
Les « blancs » entre chaque intervention de Thomas Pesquet sont dûs aux questions « montantes » des jeunes, non accessibles en direct. Nous n’entendrons donc que ses réponses, reçues sur la fréquence 145.800 MHz (fréquence réservée aux radioamateurs : bande comprise entre 144.000 MHz et 146.000 MHz, dont la longueur d’onde est de deux mètres).
Vers la fin, le signal se détériore progressivement en raison de l’éloignement progressif de l’ISS (la station se déplace tout de même à la vitesse de 28 000 km/h).
Mais quelle émotion de recevoir cette communication venue de l’espace, à environ 325 km d’altitude.
Des radioamateurs partent au Népal : dans les cas de tremblements de terre importants ou autres catastrophes naturelles – comme la récente éruption du volcan Calbuco au Chili – les communications deviennent très souvent rapidement inopérantes. Les radioamateurs permettent alors de pallier aux défaillances dans ce domaine.
Qu’est-ce qu’un radioamateur ? Cette description synthétique de Wikipédia est parfaite : Les radioamateurs sont des personnes qui pratiquent, sans intérêt pécuniaire, un loisir technique permettant d’expérimenter les techniques de transmission et par conséquences d’établir des liaisons radio avec d’autres radioamateurs du monde entier. Beaucoup d’avancées technologiques sont dues aux radioamateurs, c’est par exemple grâce à eux que les fréquences au-dessus de 30 MHz sont aujourd’hui utilisées. L’activité radioamateur permet d’acquérir ainsi des connaissances techniques dans les domaines de la radio et de l’électronique et de développer des liens d’amitié entre amateurs de différents pays.
L’unité de distance utilisée en astronomie est l’Année-Lumière. Une Année-Lumière = environ 10 000 milliards de kilomètres soient 10.000.000.000.000 kilomètres.
Ceci posé, attachez vos ceintures.
Imaginons un vaisseau spatial qui, après une vaste odyssée d’aussi loin que la conscience humaine ne puisse pas l’imaginer, s’approche de l’Univers…
L’Univers peut être considéré comme un » tissu » formé d’amas et de super-amas de galaxies. On ne connaît au plus que 5 % de la matière de l’Univers [1]. On estime que le diamètre de cet Univers observable est de 100 milliards d’années lumière. [2]
Il y a un mois environ, dans la classe de CP de l’école Louis Marin où j’interviens régulièrement, un projet particulier se concrétisa. Il s’agissait d’observer en temps réel (ou presque), le passage de l’état d’œuf à celui – éventuellement – de poussins. Vaste programme ! Pour ce faire, une couveuse de qualité professionnelle fut installée (température et hygrométrie constantes, léger mouvement de la grille support afin de provoquer la rotation lente des œufs : on ne pouvait rêver mieux). Restait à trouver des œufs compatibles avec une telle expérience, c’est-à-dire potentiellement fécondés. La solution vint de notre collègue de CE2 qui était en contact avec une ferme locale. Toutes les conditions étaient ainsi réunies pour lancer ce projet.
Il y a un peu moins d’un mois, donc, eut lieu la découverte de la couveuse, de ses caractéristiques ; la projection sur TBI d’une présentation tout en images (réalisée par le maître de la classe) qui détaillait les différences entre les êtres ovipares et vivipares (qui fut même présentée à d’autres classes de l’école). Une fiche fut remplie par chaque élève qui fut la première d’un véritable dossier scientifique qui présentait un calendrier de vingt et une cases : le temps nécessaire aux éventuels poussins pour croître avant que les œufs n’éclosent. Vingt et un jours. Cela nous menait au vendredi 13 décembre 2013…
Ce vendredi 13 décembre 2013 restera dans les mémoires. Lors de la recréation du matin (j’intervenais alors dans une autre école), le collègue de CP m’envoie un SMS : « Nous nous apprêtons à accueillir trois poussins, ils commencent à casser leur coquille et on entend « piou, piou » sans arrêt. » Je ne passais dans cette école que l’après-midi et je craignais que tout soit alors terminé. Mais leur sortie pouvait prendre un ou deux jours, me précise le collègue. L’après-midi j’arrivais dans la classe. Un rapport fort détaillé me fut fait par les petits élèves visiblement passionnés par l’expérience, étant donné leur vocabulaire riche et parfaitement adapté à la situation. Ils me précisèrent que les élèves de la classe allaient être les frères et soeurs des poussins, les enseignants de l’école : leurs parents et moi, leur parrain :o) (on n’oublie pas le maître d’adapt !).
Moment émouvant : l’observation d’un des œufs en cours d’éclosion. Une petite ouverture était visible par laquelle passait régulièrement le bout d’un bec – spectacle qu’accompagnait un ensemble de « piou, piou » plus nets que jamais. Vers 14h30, l’une des élèves cria qu’un poussin venait de sortir ! Né un vendredi 13 en 2013… Branle-bas de combat. L’observation s’organise. Et quel tableau ! Une coquille gisant en deux et une masse foncée qui marchait maladroitement mais vigoureusement – le poussin – en alternant passages acrobatiques rapides et repos complet allongé au sol de tout son long. Ainsi ce poussin devint l’attraction des élèves de CP ainsi que des autres classes de l’école. Mais le week-end arrivait. Une collègue s’en occuperait jusqu’à lundi.
Aujourd’hui lundi, j’arrive à l’école, à nouveau l’après-midi.
Le collègue de CP m’annonce la nouvelle : contrairement aux apparences et aux prévisions souvent pessimistes, pas moins de six poussins sont nés, en forme, plus vigoureux que jamais ! Six sur six ! Quel spectacle ! Pour une réussite, c’est une réussite ! Les élèves notèrent dans leur dossier cette phrase écrite au tableau que nul n’avait osé espérer : « Lundi, nos six poussins se portent bien. Ils picorent ».
A en croire les yeux pleins d’étoiles de ces petits scientifiques, voici une expérience que personne n’oubliera de si tôt !… Et bravo au maître Philippe L. pour ce projet tellement enrichissant. Les poussins rejoindront dès la fin de l’école, avant les congés de Noël, une ferme des environs où ils se développeront dans un environnement certainement plus adapté qu’une salle de classe.
Régulièrement les élèves pourront voir comment grandissent les volatiles.
Car, à n’en pas douter, petits poussins deviendront grands !…
« A l’honorable Conseiller à la cour de sa majesté impériale, le seigneur Matthäus Wacker von Wackenfels, chevalier et patron des écrivains et philosophes, mon maître et mécène,
De la part de son ami Johannes Kepler, mathématicien impérial de la cour, à Prague, auprès de Rudolf II, empereur du Saint Empire Romain, roi de Bohème et de Hongrie. […]
Je sais à quel point vous appréciez le Rien.
Et donc je peux facilement dire qu’un cadeau vous fera d’autant plus plaisir qu’il se rapprochera de Rien.
Le cadeau qui vous fera plaisir devra donc être à la fois petit et insignifiant, peu couteux et éphémère, c’est à dire presque Rien. Et comme il y a de nombreuses choses qui partagent cette caractéristique dans le royaume de la nature, il me faut faire un choix parmi elles. […]
Alors que je considérais avec anxiété ces sujets, je traversais un pont – mortifié par mon impolitesse d’apparaître devant vous sans cadeau de Nouvel An – sauf peut-être (pour continuer sur le même ton) celui que je veux toujours vous apporter, c’est à dire Rien.
Et je ne parvenais pas à penser à quelque chose qui, tout en étant proche de Rien, pourrait pourtant être aussi l’occasion d’une réflexion subtile.
A ce moment précis, par un fait heureux, une partie de la vapeur dans l’air a été assemblée en neige par la force de ce froid, et quelques flocons épars sont tombés sur mon manteau, tous hexagonaux, avec des branches duveteuses.
Par Hercule !
Ici, il y avait quelque chose de plus petit qu’une goutte, et qui pourtant avait une forme.
Ici, en effet, il y avait un cadeau de Nouvel An des plus désirables pour l’amoureux du Rien – un cadeau digne d’un mathématicien, puisqu’il descend du ciel et ressemble à une étoile. Un flocon de neige.
Kepler rappelle à son protecteur qu’en latin la neige se dit « Nix » et qu’en allemand, qui est sa langue, « Nichts » signifie « Rien ».
Johannes Kepler. Strena seu de nive sexangula (Etrennes ou la neige hexagonale).
Extrait retranscrit de l’émission « SUR LES ÉPAULES DE DARWIN » par Jean Claude AMEISEN rediffusée le samedi 29 décembre 2012 de 11h00 à 12h00 (France Inter).