Catégorie : Mémoire

  • Ce sera le Jour le plus long…

    « les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone… » 

    5 juin, 22H00 : à Londres, le général Eisenhower, commandant en chef des forces alliées, assiste, grave, à l’embarquement des parachutistes au visage noirci. 45 mn auparavant, Radio Londres a alerté la Résistance du lancement de l’opération « Overlord » en diffusant un extrait d’un poème de Verlaine alors chanté par Trenet: « les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone… »

    6 juin 00H05 : la lune est presque pleine quand plus de 5.000 tonnes de bombes sont lâchées par les avions alliés sur les batteries allemandes le long de la côte, du Havre à Cherbourg.

    00H15 : près d’un millier de planeurs atterrissent pour décharger hommes et matériel. Certains s’empalent sur les pieux que Rommel a fait dresser sur les plages ou s’enlisent dans les marais. Les alliés parviennent toutefois à prendre à Bénouville le contrôle d’un pont stratégique, « Pegasus bridge », près du café Gondrée, première maison libérée de France.

    Planeur Horsa 5 juin 1944

    00H50 : des parachutistes américains sont largués sur le village de Sainte-Mère-Eglise (Manche), l’un d’eux passera la nuit suspendu au clocher de l’église. Du sud du Cotentin aux rives de l’Orne et du canal de Caen, quelque 23.000 hommes parviennent en moins de six heures à tenir les voies de communication vers les plages du débarquement. (Lire la suite sur nouvelobs.com).

    Ces premiers instants du 6 juin 1944 allaient être décisifs. Dix-sept ans plus tard, Daryll Zanuck allait réaliser le célèbre film consacré à cet événement : Le Jour Le Plus Long. Voici un reportage très émouvant où l’on retrouve quelques personnages de ce film emblématique et surtout on y voit un interview du Commandant Philippe Kieffer.

    Le Commandant KIEFFER était à la tête d’un célèbre commando dont les hommes arboraient le béret vert. Des Français de retour sur la Terre de France pour la libérer du joug de l’envahisseur. Quel symbole !

    Quelques jour auparavant, le 24 avril 1944, le maréchal Rommel – commandant des forces du mur de l’Atlantique – confiait à son aide de camp : « La guerre sera gagnée ou perdue sur ces plages. Les premières vingt-quatre heures de l’invasion seront décisives. Pour les Alliés comme pour nous, ce sera le plus long jour ».

    ——-

    A la Mémoire de nos Libérateurs, de toutes nationalités, de tous âges, de toutes spécialités, arrivés ce 6 juin 1944 sur la Terre de France.

    Nous vous devons tant…

    Liens :

    • http://www.6juin1944.com

    • http://www.defense.gouv.fr/marine/organisation/les-forces/fusiliers-et-commandos/le-commando-kieffer

    • https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_J

    • http://www.dday-overlord.com/debarquement_normandie.htm

    • http://1jour1actu.com/dossierclesactu/6-juin-1944-le-debarquement-en-normandie/

    • http://www.normandiememoire.com/histoire.page.php?rubrique=debarquement

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  • Ray Manzarek (12 février 1939 – 20 mai 2013)

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=9iSXrZYhJt4#!

    clinic le 9 décembre 2003 | AFP / FREDERICK FLORIN » alt= » » src= »http://www.laurentkarouby.net/./wp-content/uploads/2013/05/3397263_3_32f2_ray-manzarek-le-9-decembre-2003_61842efde64b39c65bdcafa368de1e6a.jpg » width= »534″ height= »267″ />

    Ray Manzarek, online claviériste, avait fondé en 1965, avec Jim Morrison, le groupe The Doors…

  • Que reste-t-il de nos amours ?

    Charles Trenet
    Auteur-compositeur-interprète

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    18 mai 1913, Narbonne – 19 février 2001, Créteil

    Célébrons aujourd’hui le centenaire de la naissance du « Fou chantant », poète, auteur-compositeur-interprète…

    Ce soir, le vent qui frappe à ma porte
    Me parle des amours mortes
    Devant le feu qui s´éteint
    Ce soir, c´est une chanson d´automne
    Dans la maison qui frissonne
    Et je pense aux jours lointains

    Refrain :

    Que reste-t-il de nos amours ?
    Que reste-t-il de ces beaux jours ?
    Une photo, vieille photo de ma jeunesse
    Que reste-t-il des billets doux,
    Des mois d´avril, des rendez-vous ?
    Un souvenir qui me poursuit sans cesse
    Bonheur fané, cheveux au vent
    Baisers volés, rêves mouvants
    Que reste-t-il de tout cela ?
    Dites-le-moi
    Un petit village, un vieux clocher
    Un paysage si bien caché
    Et dans un nuage, le cher visage de mon passé

    Les mots, les mots tendres qu´on murmure
    Les caresses les plus pures
    Les serments au fond des bois
    Les fleurs qu´on retrouve dans un livre
    Dont le parfum vous enivre
    Se sont envolés, pourquoi ?

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  • Hatufim : ça se précise !

    Jeudi prochain sera diffusée, case sur ARTE, doctor à 20h50, try la série israélienne qui a inspiré « Homeland » : Hatufim (Prisonniers de guerre) !!!

    « C’est par un coup de fil d’Ilan Feldman, l’officier chargé d’accompagner les familles des prisonniers, que celles-ci ont appris le retour imminent des deux survivants. Talia, l’épouse modèle, est partagée entre la joie et la crainte de ne pas être à la hauteur, tandis que ses deux enfants multiplient les remarques cyniques pour conjurer leur appréhension. Terrassée par la culpabilité, Nurit, l’ex-fiancée d’Uri, se plie aux exigences de l’armée et accepte de feindre qu’elle lui est restée fidèle. Quant à Yael, la sœur d’Amiel, bravant les conseils d’Ilan, elle se rend à l’aéroport comme les autres, mais pour accueillir, elle, la dépouille de son frère. »

    Hatufim

    Hatufim : Prisonniers de guerre (Prisoners of war)
    Une série créée, réalisée et écrite par Gideon Raff
    (Israël, ARTE France, 10×45 mn)
    Image : Itai Ne’eman
    Son : Itzik Cohen
    Direction artistique : Ido Dolev
    Casting : Hila Yuval
    Montage : Simon Herman, Ido Mochrik
    Producteur : Liat Benasuly
    Production : Keshet TV
    Avec : Yaël Abecassis (Talia Klein), Yoram Toledano (Nimrod Klein), Mili Avital (Nurit Halevi-Zach), Ishai Golan (Uri Zach), Adi Ezroni (Yael Ben Chorin), Assi Cohen (Amiel Ben Chorin), Guy Selnik (Chatzav), Yael Eitan (Dana)

    Date de première diffusion :
    Jeu., 9 mai 2013, 20h50

    Date(s) de rediffusion :
    Jeudi, 9 mai 2013, 20h50
    Mercredi, 15 mai 2013, 01h50

     

    ARTE

  • Hayots Tseghaspanoutyoun

    Flag_of_Armenia.svg

    De 1894 à 1896 déjà, l’Empire Ottoman s’en est pris aux Arméniens. Des actes criminels importants ont été perpétrés sous le règne du sultan Abdulhamid II. Il y eut environ deux cent mille victimes arméniennes.

    Les 17 et 27 avril 1909 eurent lieu les massacres de Cilicie qui s’étendirent aux villes voisines. Trente mille arméniens perdirent leur vie.

    Le premier novembre 1914, la Turquie entre en guerre. Plus tard, les Arméniens seront soupçonnés par l’officier militaire Enver Pacha de pactiser avec les Russes. En avril 1915, en pleine guerre, il donna l’autorisation à Talaat Pacha, le ministre de l’intérieur, d’organiser la déportation des Arméniens ottomans, qui se solda par le premier génocide du XXe siècle. On lui attribue l’ordre de « tuer tous les hommes, femmes et enfants arméniens sans exception ». (Wikipédia)

    Sous couvert d’une entreprise de déportation de la population arménienne (en représailles de la supposée collaboration des Arméniens avec les Russes) se déroula en fait une opération d’anéantissement de tous les Arméniens de l’empire. En premier lieu, tous les Arméniens enrôlés dans l’armée ottomane furent désarmés avant d’être éliminés durant l’année 1915. des membres Jeunes-Turcs (parti politique nationaliste révolutionnaire et réformateur ottoman) enquêtèrent consciencieusement sur le « complot arménien », ce qui se termina, le 24 avril 1915, par l’arrestation, la déportation et l’assassinat de notables et intellectuels arméniens de Constantinople. Cela marqua le véritable début du génocide. Le nombre de morts est évalué entre deux cents et six cents personnes.

    La destruction de la population arménienne fut menée en deux phases, de mai à juillet 1915 puis en fin d’année 1915. Perquisitions, arrestations, tortures, déportations, exécution… Seules quelques milliers de personnes parvinrent à survivre à la déportation. Dans l’empire, la déportation prit des formes gigantesques, par chemin de fer. Les convois de déportés comptèrent un peu moins de neuf cent mille personnes ; une partie à peine survivra. Des camps de concentration furent improvisés. La déportation mena les victimes jusque dans les déserts de Mésopotamie, en juillet 1916. Nombre de déportés furent tués ou moururent de soif.

    Ces massacres ont globalement coûté la vie à un nombre de victimes allant de six cent mille à un million et demi de personnes. On estime qu’entre un million et demi et deux millions et demi d’Arméniens vivaient dans l’Empire ottoman avant le génocide.

    Les populations araméenne (assyrienne, chaldéenne, syriaque) et grecque pontique furent aussi durement touchées durant cette période, ayant été en grande partie éliminées par les autorités ottomanes, ainsi que certains Syriaques et Yézidis.

    Et personne n’en parle, de ce génocide…

    A noter que depuis 2001, la France reconnait publiquement le génocide arménien (Loi n° 2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915). Le 24 avril est la date de commémoration annuelle du génocide arménien dans le monde.

    En Arménie, « Génocide arménien » se dit : Hayots Tseghaspanoutyoun.

    Pour aller plus loin :


    Historique du génocide arménien (1982)

    • Sévag Torossian« Vous n’existez pas – Négationnisme et mensonges d’État », éditions L’Harmattan, mars 2013

    • http://cdcapaca.chez.com/archives/genocide/genocide_armenien.htm

    • http://www.herodote.net/24_avril_1915-evenement-19150424.php

    • (Libération) Commémoration à Istanbul du 98e anniversaire du génocide arménien

  • Peut-on rire de tout ? Peut-on rire avec tout le monde ?…

    « Dieu a dit : « tu aimeras ton prochain comme toi-même », c’est vrai. Mais Dieu ou pas, j’ai horreur qu’on me tutoie, et puis je préfère moi-même, c’est pas de ma faute ». (2)

    Vingt-cinq ans déjà…

    « Pierre Desproges, né le 9 mai 1939 à Pantin, mort le 18 avril 1988, à Paris, est un humoriste français réputé pour son humour noir, son anticonformisme et son sens de l’absurde », nous dit Wikipedia. (3) Mais… Au fait : Superman est-il un bon Français ?…

    Outre ses spectacles et autres prouesses radiophoniques ou télévisuelles, je garde un souvenir particulier des émissions désormais cultes du « Tribunal des Flagrants Délires », diffusées sur France Inter entre 11 h 30 et 12 h 45, de septembre 1980 à juin 1981, puis de septembre 1982 à juin 1983.

    Pierre Despoges commençait quasi-invariablement son intervention par les mots « Françaises, Français ; Belges, Belges ; mon Président, mon chien », ou encore « Monsieur l’avocat le plus bas d’Inter », « Mesdames et messieurs les Jurés ; public chéri, mon amour ! » et le célèbre « Bonjour, ma colère ! Salut, ma hargne ! Et mon courroux, coucou ! »… (1)

    « Né un peu prématurément dans une usine de Wouhan, en Chine populaire, le poupon d’une ouvrière a reçu le prénom charmant de « Fleur-éclose-sur-le-coin-d’établi-grâce-aux-efforts-du-camarade-contremaître » ». (4)

    Autre morceau d’anthologie, son interview de Françoise Sagan, dans le cadre du non moins mythique Petit Rapporteur (5) :

    A part ça, il y aurait tant à dire sur ce génie entré bien trop prématurément dans l’intemporalité – et donc, sans doute, dans l’immortalité (ne surtout pas oublier le « t ») – qu’avec respect et humilité, je n’écrirai simplement plus rien.

    ——————————————–

    Notes :

    (1) Extrait du Tribunal des Flagrants Délires
    (2) Textes de scène / Éditions du Seuil / 13/08/2008
    (3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Desproges
    (4) Le petit reporter / Éditions du Seuil
    (5) Le petit rapporteur – ORTF 1975

    Petite bibliographie :

    – Fonds de tiroir (ISBN 2020109026)
    – Tout Desproges (ISBN 2020971518)
    – Les Réquisitoires du Tribunal des flagrants délires en deux volumes. (ISBN 2020686260) (ISBN 2020685361) (ISBN 202068537X) (ISBN 2020628473) (ISBN 2020628589) (ISBN 2020638665))
    – Chroniques de la haine ordinaire (ISBN 202032041X) (ISBN 2020689057) (ISBN 2020130513)
    – Manuel du savoir-vivre à l’usage des rustres et des malpolis (ISBN 2020321289)
    – Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des biens nantis (ISBN 2020324369)

    Liens :

    http://www.desproges.fr
    La chaîne Dailymotion consacrée à Pierre Desproges
    Télérama : 20 ans déjà sans Pierre Desproges

  • The Town I Loved So Well

    Incroyable.

    J’avais croisé, à l’époque de mon adolescence, un disque de Folk irlandais que j’avais adoré. L’une des chansons particulièrement. Sitôt entendu, l’album fut sauvegardé sur cassette (oui, vous vous souvenez ? Les cassettes audio ! Il y avait des C60, des C90, et quand ça déraillait, il nous arrivait de « rembobiner » la mini-bande, en général à l’aide d’un crayon ou d’un stylo avec lequel on entraînait l’un des axes et tout rentrait (normalement) dans l’ordre). Pardon pour cette digression technique mais réellement les moins de vingt ans risquaient de ne pas comprendre. Mais revenons à nos moutons, tels ceux qui, avec le trèfle, la harpe, la bière, le Whisky et le rugby, sont un véritable symbole pour l’Irlande.

    Image du Blog aerin.centerblog.net
    Durant des décennies, je regrettais la fameuse cassette qui avait depuis bien longtemps disparu. Mais j’avais toujours en tête la mélodie de la chanson que j’avais adoré. Mais avec la seule mélodie, sans titre, sans paroles, impossible de la retrouver.

    Map of Ireland

    Et puis par hasard, il y a quelques heures, en écoutant un espèce de best-of de folk irlandais, dès les premières notes, je l’avais reconnue. Instantanément. Après toutes ces années… Du coup, j’avais surtout le titre : « The Town I Loved So Well ». Et même si je n’ai pas retrouvé la version précise de ma jeunesse, celle de The Dubliners s’en rapproche particulièrement. Alors, voici :

    (suite…)

  • LOLITA, des impros, de 1993 à… nos jours.

    LOLITA, des impros, de 1993 à… nos jours.

    Chers amis

    Il y a une vingtaine d’années – déjà – en 1993, nous étions une petite dizaine de passionnés d’improvisation, la plupart issus de l’animation en centres de vacances (avec l’UFCV à l’époque). L’association créée le 1er avril 1993, baptisée « Ligue Ouverte et Libre d’Improvisation Théâtrale d’Alsace » / puis « Amateur » par la suite  (LOLITA, pour aller plus vite), il fallut bien nous former un minimum.

    Cette formation eut lieu le week-end du premier mai 1993 à Strasbourg (samedi 1 et dimanche 2) en toute fin des congés de printemps de cette année-là. Et celui qui eut la lourde charge de nous initier à l’art de l’impro théâtrale ne fut autre que le célèbre Papy, venu spécialement de Trappes pour nous.

    Faisons connaissance avec Alain DEGOIS, dit Papy :

    Papy, « Made in Trappes » par YVELINESPREMIERE

    Ah ! Quelle préparation ! J’en garde un souvenir extraordinaire, même si – après tant d’années – trop peu de choses précises subsistent… Après un samedi très riche de mise en place où nous fîmes connaissance avec quelques techniques d’improvisation, le dimanche fut autrement chargé. Entrainement le matin et l’après-midi. En fin d’après-midi, nous nous installions dans ce qui fut – si je ne me trompe pas – le CIARUS, pour notre premier (vrai) match d’impro en public.

    Nous étions tout juste assez nombreux pour composer deux équipes (je crois même que nous étions 5 contre 5, et non 6 contre 6, effectif réglementaire habituel)… Il y a une chose dont je me souviens parfaitement : nous n’avions pas de patinoire (on appelle « patinoire » les bords ressemblant à ceux d’une vraie patinoire, la glace en moins délimitant ainsi la zone d’évolution des jouteurs). Nous avions donc ce jour-là un genre de panneaux bas utilisés habituellement pour séparer les tables de ping-pong lors de tournois.

    (suite…)
  • Très bon Week-End de Pâques !

    Un petit souvenir d’Alsace :

    Le Lièvre de Pâques (Osterhas)

    OsterhasDans l’Est de la France, en Alsace et en Moselle, c’est le Lièvre de Pâques, un lièvre blanc qui, pendant la nuit du samedi au dimanche, vient pondre les oeufs, à condition évidemment qu’on lui ait préparé un confortable nid d’herbe et de mousse, bien caché à l’abri des regards indiscrets dans un coin du jardin et agrémenté d’une jolie carotte bien fraîche ; mais, pour qu’il ponde des oeufs – ce qui n’est tout de même pas son habitude ! – il faut encore réussir à lui mettre quelques grains de sel sur la queue ; le nid sera alors garni de jolis oeufs gourmands et multicolores. (Source)

    Au-delà de l’expression des religions, qui, somme toute, se rejoignent assurément – pour qui décide de déciller son regard – Pessa’h, qui symbolise la Sortie d’Egypte et, plus encore, le passage de l’esclavage à la liberté ; Pâques, qui célèbre la Résurrection du Christ, son passage de la Mort à la Vie, lui qui est sorti du tombeau vainqueur de la mort ; Nowrooz, la Fête du Feu, la victoire de cette Lumière nouvelle qui accompagne le printemps, après les ténèbres de l’hiver – tout n’est que « passages ». Mourir pour renaître. Quelle plus belle célébration que celle faite par celles et ceux qui – ayant pris conscience de leur finitude et leur petitesse insignifiante, au regard de l’immensité des astres et de l’univers – exprimaient ainsi leur espérance grandissante qu’accompagne cette Lumière, laquelle, de faible lueur hivernale, a su se régénérer pour vaincre les ténèbres et devenir cette grande Lumière. Mort et renaissance, thème qu’avaient déjà exprimé, plusieurs millénaires avant notre ère, les rédacteurs de la « Descente d’Inanna aux Enfers », récit venu de Sumer, suivant en cela les premiers mythes de l’Humanité du Proche-Orient ancien, des mythes agraires, qui traduisaient à leur manière ce Dieu qui meurt avec le grain à l’entrée de l’hiver pour renaître avec les moissons, à l’arrivée de l’été. Mais ça, c’est une autre histoire…

    Bonnes fêtes de Pâques, Pâque et Nowrooz à toutes et à tous. Accueillons ensemble la Lumière nouvelle, qu’elle éclaire et accompagne nos plus belles espérances…

  • L’Acadie et les Acadiens : ces Français d’Amérique des XIIe et XIIIe siècles

    signet_Il y a quelques années, de passage à Paris, je découvrais ce merveilleux endroit qu’est la Librairie du Québec. J’y trouvais un livre passionnant intitulé : « Acadie – La Guerre de Cent ans des Français d’Amérique aux Maritimes et en Louisiane – 1670-1769 », de Robert Sauvageau, professeur d’Histoire. Ce dernier avait constaté un vide quasi total dans les ouvrages historiques sur les exploits militaires des Acadiens. Il décida donc de combler cette lacune. Ce livre rend enfin justice à ces Français d’Amérique des XIIe et XIIIe siècles, dont les Français d’aujourd’hui connaissent à peine l’existence et ignorent l’héroïque histoire – peut-on lire en quatrième de couverture. Un ouvrage que je ne peux que vous conseiller.

    Livre

    S’il fallait résumer – très succinctement – cette Histoire, disons qu’en 1604 fut fondée une colonie française, appelée Acadie, peuplée principalement de personnes originaires de l’ouest de la France. Un peu plus d’un siècle plus tard, en 1713, les Britanniques se lancèrent à la conquête de l’Acadie et, entre 1755 et 1763, déportèrent une partie des Acadiens : le « Grand Dérangement ». Plus de la moitié des Acadiens trouveront la mort à cette période… Ce n’est que bien plus tard que les survivants redonnèrent vie aux traditions et à la culture acadienne. De nos jours, deux dangers menacent l’Acadie actuellement encore : l’anglicisation et un exode rural. Il existe quelques médias : Radio-Canada Acadie et L’Acadie Nouvelle, ainsi que le site http://www.capacadie.com.

    L’Acadie actuelle est une « Région culturelle » du Canada qui compte 500 000 habitants (recensement de 2009) et leur langue est le Français. Elle est répartie comme suit : le nord du comté de Victoria (Grand-Sault, Drummond), le comté de Madawaska, le comté de Restigouche, le comté de Gloucester, l’est du comté de Northumberland (Rogersville, Néguac, Baie-Sainte-Anne), le comté de Kent et le centre du comté de Westmorland (Beaubassin-Est, Cap-Pelé, Dieppe, Memramcook, Moncton et Shédiac) ; il y a également des minorités significatives à Fredericton, Minto, Miramichi, Nackawic et Saint-Jean. D’autres minorités moins fortes sont présentes en Nouvelle-Ecosse.

    Précisons que l’édition 2012 du célèbre Festival Interceltique de Lorient était intitulée « l’Année de l’Acadie ». Le Pdf du programme de cette manifestation est disponible en ligne. Parmi les nombreux artistes Acadiens présents, une mention spéciale pour la charmante Louise Vautour et son violon endiablé :

    (suite…)

  • Eïdeh noroozetan mobarak !

    Eïdeh noroozetan mobarak !

    Au-delà de l’image que l’on garde, inconsciemment ou non, de l’Iran – en raison, entre autres, des Mollahs, de la répression dont la population souffre tant, du régime théocratique extrémiste, des bassidjis (force d’intervention populaire rapide bénéficiant actuellement d’un plein pouvoir sur le plan sécuritaire du pays afin d’empêcher «toute démonstration anti-théocratique»), ou des comportements d’Ahmadinejad – souvenons-nous seulement que malgré l’avènement de la République islamique, événement au demeurant extrêmement récent au regard de son Histoire pluri-millénaire, le peuple Perse est héritier et dépositaire d’une très riche et très belle Tradition.

    Dans cette Tradition, nous trouvons une fête importante qui est pratiquée depuis près de sept mille ans, dont les origines spirituelles plongent leurs racines jusqu’aux époques mazdéenne et zoroastrienne. Il s’agit de la fête de Nowrooz, qui commence cette année le 20 mars à 14h00.

    norouz1389

    Célébrée à l’occasion du renouveau du printemps, autour du 21 mars, la fête de Nowrooz est liée au culte du feu, de la lumière. Cette année, en Iran, la veille de Nowrooz sera le mardi soir 19 mars (merci, Azin !) et durera treize jours. Elle est également célébrée dans de nombreux pays, en dehors de l’Iran, qui ont été influencés par l’Empire perse. Sur le site remarquable iran-resist.org, il est donné cette explication :

    « Sept petits bûchers sont installés ça et là, fait de bois secs, sarments et autres petits buissons du désert. Il en faut au moins un par foyer, le feu y est mis et alors chaque personne doit sauter au moins une fois par-dessus en criant :

    Sorkhi é to az man, zardi é man az to

    Ce qui signifie littéralement ton rouge pour moi et mon jaune à toi. Si la formulation paraît étrange, elle a pourtant un sens qui mérite une explication. On demande au feu (divin) et symbole du soleil qui va à nouveau briller tout le temps jusqu’à l’hiver prochain de donner à celui qui saute sa rougeur, sa vivacité, sa pétulance et dans l’autre sens de reprendre le jaune symbole des maladies, des fatigues et des peines. »

    On peut aisément se douter que les mollahs ne voient pas d’un bon oeil (c’est un euphémisme) cette fête particulière. Mais aujourd’hui encore, le peuple Iranien reste très attaché à cette célébration, comme à la Tradition qui s’y rattache.

    voeux iraniens

    Comment ne pas évoquer ici le très beau film « La Fête du Feu » (Chaharshanbe Suri), réalisé par Asghar Farhadi (2007), avec, entre autres, l’actrice formidable Taraneh Allidousti, et dont l’action se situe avant l’arrivée de la fête de Nowrooz : « Ce mardi est « Chahar shanbeh souri », une fête du feu plurimillénaire. Rouhi, une jeune aide-ménagère qui vit un bonheur complet et va bientôt se marier, est employée pour la journée chez un jeune couple. Elle découvre un foyer en pleine crise, dont la femme soupçonne son mari de la tromper avec une voisine« …

    La-Fête-du-feu-affiche

    Dans cette fête nous trouvons également les Haft Sîn (« Les Sept ‘S’ ») qui consiste à dresser une jolie table et d’y disposer sept objets particuliers, représentant les sept créations et les sept immortels. Par exemple, nous pouvons y trouver :

    – Sabzeh (germes de blé ou autre, symbolisant la renaissance)
    – Samanu (une pâte très sucrée symbolisant l’abondance)
    – Senjed (le fruit séché du jujubier symbolisant l’amour)
    – Sîr (de l’ail symbolisant la médecine)
    – Sîb (des pommes, symbolisant beauté et bonne santé)
    – Somaq (des baies de sumac, pour la couleur du lever du soleil et santé)
    – Serkeh (du vinaigre, l’âge et la patience)
    – Sonbol (l’odorante fleur de jacinthe, pour l’arrivée du printemps)
    – Sekkeh (des pièces, symbolisant prospérité et santé).

    Peuvent y figurer également des oeufs ou un oeuf dur décoré, un oeuf symbolique, plutôt décoratif.

    L’un des personnages centraux de Nowrooz est Haji Pirûz qui rappelle le dieu sumérien Dumuzi, tué chaque année pour renaître au début de l’année. Mort et Renaissance. Tout un symbole, que nous avions déjà évoqué dans un article à propos du Seder, cette magnifique célébration de la Tradition juive, Pessah, qui relate la sortie d’Egypte des Hébreux.

    Or il est étonnant de comparer la table des Haft Sîn et celle du Seder, dont le plateau comporte les sept éléments suivants :

    – Trois Matsoth (du pain azyme, disposées l’une au-dessus de l’autre) ;
    – Le Karpass (des herbes vertes : céleri, persil) ;
    – De l’eau salée (qui rappelle le goût des larmes des enfants d’Israël pendant l’esclavage) ;
    – Le Maror (des herbes amères symbolisant l’amertume de la vie en Égypte : romaine, laitue, endives, raifort) ;
    – Le ‘Harosseth (un mélange fait à base de dates, noix, pommes, amandes et cannelle avec du vin, symbole du mortier utilisé par les esclaves hébreux pour la fabrication des briques) ;
    – Zerowa’ (un os, pour le sacrifice de l’agneau pascal à l’époque du Temple de Jérusalem) ;
    – Bëtsa (un œuf dur, en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem).

    Haft Sin et Seder

    Dans le détail, les choses diffèrent, certes, mais, on le voit, des liens restent visibles. Ce sont ces liens qui, bien que ténus, peuvent laisser envisager que sans doute les traditions se rejoignent dans des origines lointaines, dans une Tradition originelle qui nous ferait simplement comprendre que – quelles que soient nos différences – nous sommes tous frères. « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis », écrivait, d’ailleurs, Antoine de Saint Exupéry. Le même qui précisait :  « On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux »…

    Quoi qu’il en soit, et si ensemble nous devions célébrer la renaissance de la Nature, le retour du Printemps, la victoire de la Lumière sur les ténèbres, nous dirions d’une seule voix, d’un seul coeur : « Eïdeh noroozetan mobarak ! » (du 20 mars au premier avril 2013), « Rag Pessa’h Samea’h ! » (le 26 mars au premier avril 2013), « Bonnes fêtes de Pâques ! » (le dimanche 31 mars 2013 et, le lendemain, le lundi de Pâque – premier avril 2013)… Qu’il est beau de voir que tout le monde se rejoint le premier avril pour finir en même temps les trois fêtes. Beau symbole…

    (Je dédicace cet article à Azin ! Salam doostam !)

     Liens :

    http://www.iran-resist.org/article1760.html
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Norouz
    http://iran.blog.lemonde.fr/

  • A propos des Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté

    Il fut un temps – pas si lointain, où lorsque qu’étaient évoqués les RASED, nous avions pris pour  habitude de nous attendre au pire. Nous avions déjà évoqué ce sujet ici et . Rappelons à toutes fins utiles que les Réseaux d’aides sont composés de trois personnels spécifiques : un psychologue, un rééducateur (aide à dominante rééducative) et un maître d’adaptation (aide à dominante pédagogique), encore appelé « Maître E ». La destruction de cette structure particulière de l’Education Nationale avait été savamment orchestrée par la précédente équipe gouvernementale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette funeste entreprise a montré une redoutable efficacité.

    Localement, après une première vague de fermetures de postes en 2007 (un petit rappel « historique » est disponible ici), il nous restait trois psychologues, trois maîtres d’adaptation et deux rééducatrices. Au printemps dernier, nous apprenions la fermeture sèche de tous les postes de rééducateurs du département des Bouches-du-Rhône ainsi que de tous les postes d’adaptation, hormis ceux implantés dans les zones d’Education prioritaire (ce qui était mon cas). Je me retrouvais donc momentanément seul « survivant » spécialisé (hors psychologues) après cette nouvelle vague de massacre, dans la circonscription (La Ciotat, Roquefort-la-Bédoule, Cuges-les-Pins, Cassis). Fort heureusement, vers la mi-juillet, nous apprenions la réactivation des deux postes de maîtres d’adaptation de Cuges-les-Pins et Roquefort-la-Bédoule, qui avaient subi directement les effets de ces nouvelles suppressions. Mais nulle trace, toutefois, de réimplantation de rééducatrices.

    Quelle période…

    Or lundi dernier, le 11 mars, à l’Assemblée Nationale, eut lieu la première séance de la Discussion du projet de loi d’orientation et de programmation pour la Refondation de l’Ecole de la République dont voici trois extraits choisis. Oh, cela ne clarifie pas réellement la question des RASED – loin s’en faut. Mais il est tout de même rassurant de voir que l’on ne nous a pas complètement oubliés…

    M. Vincent Peillon, ministre. (…) C’est d’ailleurs pourquoi nous avons commencé à agir bien avant son élaboration. Aucun gouvernement n’a autant agi pour l’école en si peu de temps. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Dès la rentrée 2012, alors que vous aviez programmé 14 000 suppressions de postes, monsieur Chatel, nous avons créé 1 000 emplois de professeurs des écoles, que vous n’avez d’ailleurs pas refusés dans vos circonscriptions. Près de 300 classes ont été rouvertes en zone rurale, ainsi que 100 postes de réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficulté, ou RASED. Nous avons mis en place 100 conseillers principaux d’éducation, 2 000 assistants d’éducation et 1 500 auxiliaires de vie scolaire individualisés pour accompagner les enfants en situation de handicap. Alors que vous expliquiez à la France entière que nous étions incapables de recruter des professeurs tant vous aviez dévalorisé ce métier, nous avons organisé deux concours, recruté dès cette année 40 000 professeurs et obtenu 50 % d’inscrits en plus aux concours de recrutement des professeurs. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) (…)

    Mme Marie-George Buffet, députée (Groupe Gauche démocrate et républicaine) :

    (…) Un autre sujet me tient particulièrement à cœur, celui de l’aide aux enfants en difficulté, car il est au cœur de nombreuses mobilisations : je veux parler des RASED. Les amendements adoptés par la commission visent à les conforter. Mais rien n’est dit dans le corps du projet sur les objectifs pédagogiques de ces réseaux et leurs rapports avec « le maître en plus ». Quid de la formation des maîtres spécialisés ? Quid de leur lieu de travail, dans ou à l’extérieur de la classe ? (…)

    Mme Martine Faure, députée (Groupe Socialiste, républicain et citoyen) :

    (…) Ce texte renforce le rôle et les missions de la maternelle. La spécificité pédagogique de cette école des petits. (…) Il met en place le dispositif « plus de maîtres que de classes » : cela ouvrira de nouvelles organisations pédagogiques au sein même de la classe, de l’école et entraînera l’évolution du métier d’enseignant. Ce texte n’oublie pas les RASED : ces réseaux d’aide spécialisés aux élèves en difficulté seront renforcés dans leurs missions en relation avec le dispositif « plus de maîtres que de classes ». (…)

    Pour aller plus loin :

    Le Compte-Rendu intégral de la discussion du projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole de la République du lundi 11 mars 2013. (Assemblée Nationale)

    Le site de la Fédération Nationale des Associations dede Maîtres E

    Fédération Nationale des Associations des Rééducateurs de l’Éducation Nationale

    Association Française des Psychologues de l’Éducation Nationale

  • Si…

    Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
    ?Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
    Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
    Sans un geste et sans un soupir ;

    Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
    Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
    Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
    Pourtant lutter et te défendre ;

    Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
    Travesties par des gueux pour exciter des sots,
    Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
    Sans mentir toi-même d’un seul mot ;

    Si tu peux rester digne en étant populaire,
    Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
    Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
    Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

    Si tu sais méditer, observer et connaître
    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
    Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
    Penser sans n’être qu’un penseur ;

    Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
    Si tu peux être brave et jamais imprudent,
    Si tu sais être bon, si tu sais être sage
    Sans être moral ni pédant ;

    Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
    Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
    Si tu peux conserver ton courage et ta tête
    Quand tous les autres les perdront,

    Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
    Seront à tout jamais tes esclaves soumis
    Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
    Tu seras un Homme, mon fils.

    Rudyard Kipling (1865-1936)

    Rudyard Kipling

     

    Célèbre poème de Rudyard Kipling écrit en 1910, sous le titre original : « If… ».

    Quelle force ! Quelle portée ! Quelle dimension. Un texte en accord parfait avec l’âme.

    Bernard Lavilliers en a fait une très belle interprétation :


    If, de Rudyard Kipling, chanté par Bernard Lavilliers

  • De la fleur à la parole

    Amandier

    Depuis quelques semaines, semblant sortir d’une torpeur hivernale bien trop longue, des milliers de ces petites fleurs d’un blanc immaculé ont garni les branches des amandiers. Premiers signes d’un renouveau tant espéré.

    Mais qui se douterait que dans un vieux texte qui plonge ses racines jusqu’à la Mésopotamie, l’amandier est présent ? Ce récit s’intitule « Histoire et Sagesse d’Ahiqar l’Assyrien ». En marge du texte – véritable roman d’aventure avec ses intrigues, traîtrises, suspens et personnages hauts en couleur – et dont plusieurs versions ont été découvertes, nous trouvons deux séries de maximes de sagesse. Parmi ces maximes, voici ce que nous rapporte la version syriaque :

    « Mon fils, ne te hâte pas de répondre et ne mets pas de jactance dans tes réponses et tes discours, comme l’amandier qui pousse des feuilles et verdoie avant tous les arbres et ne donne ses fruits qu’après tous les autres ; sois comme l’arbre agréable, admirable, doux et plein de saveur, comme le figuier qui incline ses branches, verdoie et pousse des feuilles à la fin, bien que son fruit soit mangé avant tout autre ». (Maxime 10)

    Le même récit a été emprunté dans les Mille et Une Nuits ; nous le retrouvons sous le titre « Sinkarib et ses deux Vizirs ». Et voici ce qu’une autre maxime de sagesse nous livre :

    « L’amandier est de tous les arbres le premier qui se couvre de fleurs, et le dernier qui donne du fruit. Imitez le mûrier, il donne le sien avant la feuille ».

    De la parole aux actes. La personnification concerne la durée qui sépare la floraison (février) et l’apparition du fruit (jusqu’à octobre). Ce temps qui, transposé à la prise de parole, nous met en garde de ne pas répondre avec précipitation sans pour autant tomber dans une attitude arrogante d’une personne imbue d’elle-même, qui cherche à se faire valoir par un ton et des propos suffisants. (Heureusement, il y a le figuier ou le mûrier !)…

    Enfin, le nom hébreu de l’amandier est « shaked », qui signifie “attentif”, “vigilant”.

    Sachant que le fruit de cet arbre est tout de même connu depuis le Paléolithique Supérieur et que l’arbre est cultivé depuis plus de 5 000 ans en Iran, il n’est donc pas étonnant de voir combien il a su faire parler de lui…

    La branche d’amandier

    De l’amandier tige fleurie,
    Symbole, hélas! de la beauté,
    Comme toi, la fleur de la vie
    Fleurit et tombe avant l’été.

    Qu’on la néglige ou qu’on la cueille,
    De nos fronts, des mains de l’Amour,
    Elle s’échappe feuille à feuille,
    Comme nos plaisirs jour à jour!

    Savourons ces courtes délices;
    Disputons-les même au zéphyr,
    Epuisons les riants calices
    De ces parfums qui vont mourir.

    Souvent la beauté fugitive
    Ressemble à la fleur du matin,
    Qui, du front glacé du convive,
    Tombe avant l’heure du festin.

    Un jour tombe, un autre se lève;
    Le printemps va s’évanouir;
    Chaque fleur que le vent enlève
    Nous dit : Hâtez-vous de jouir.

    Et, puisqu’il faut qu’elles périssent,
    Qu’elles périssent sans retour!
    Que ces roses ne se flétrissent
    Que sous les lèvres de l’amour!

    Alphonse de Lamartine, Nouvelles méditations poétiques

  • Cinquante ans…

    50ans

    Heute werden in Berlin die Feierlichkeiten zum 50. Jahrestag des Elysée Vertrages und seiner Errungenschaften begangen.

    Aujourd’hui, click nous sommes ensemble à Berlin pour célébrer les 50 ans du Traité de l’Elysée et ses acquis.