Catégorie : Histoire

  • 18 septembre 1981 – Abolition de la peine de mort

    18 septembre 1981 – Abolition de la peine de mort

    C’était il y a trente-deux ans : l’abolition de la peine de mort en France.

     » Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, j’ai l’honneur, au nom du Gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France.

    En cet instant, dont chacun d’entre vous mesure la portée qu’il revêt pour notre justice et pour nous, je veux d’abord remercier la commission des lois parce qu’elle a compris l’esprit du projet qui lui était présenté et, plus particulièrement, son rapporteur, M. Raymond Forni, non seulement parce qu’il est un homme de coeur et de talent, mais parce qu’il a lutté dans les années écoulées pour l’abolition.

    Au-delà de sa personne et, comme lui, je tiens à remercier tous ceux, quelle que soit leur appartenance politique qui, au cours des années passées, notamment au sein des commissions des lois précédentes, ont également oeuvré pour que l’abolition soit décidée, avant même que n’intervienne le changement politique majeur que nous connaissons. Cette communion d’esprit, cette communauté de pensée à travers les clivages politiques montrent bien que le débat qui est ouvert aujourd’hui devant vous est d’abord un débat de conscience et le choix auquel chacun d’entre vous procèdera l’engagera personnellement.

    Raymond Forni a eu raison de souligner qu’une longue marche s’achève aujourd’hui. Près de deux siècles se sont écoulés depuis que dans la première assemblée parlementaire qu’ait connue la France, Le Pelletier de Saint-Fargeau demandait l’abolition de la peine capitale. C’était en 1791. » (…)

    Robert Badinter, garde des Sceaux, Assemblée nationale, première séance du 17 septembre 1981. (Source Assemblée Nationale)

    « Extraits de la déclaration de Robert BADINTER, ministre de la Justice et garde des Sceaux, à l’Assemblée nationale, demandant l’abolition de la peine de mort. Il montre comment cette loi va dans le sens de l’histoire de France et explique pourquoi la peine de mort n’a aucune valeur dissuasive. »

    « L’Assemblée nationale a adopté »…

  • Claude Debussy

    22 août 1862 – 25 mars 1918

    Il y a 151 ans naissait Claude Debussy.

    Claude Debussy au piano l’été 1893 dans la maison de Luzancy (chez son ami Ernest Chausson)

    Le « Claire de lune ». De la suite Bergamasque qui compte quatre mouvements :

    • 1) Prélude
    • 2) Menuet
    • 3) Claire de Lune
    • 4) Passepied

    Quelle douceur…

    Au piano : Mária Kovalszki – Academy of Music « Ferenc Liszt » à Budapest, le 3 avril 2005.

     

  • Exposition « Redécouvrir Jean Moulin »

    Le 21 juin dernier, nous rendions déjà hommage à ce grand homme lors des célébrations du 70e anniversaire de son arrestation.

    Un peu plus de deux semaines plus tard, le 8 juillet, il trouvait la mort.

    Ce 8 juillet 2013, journée de mémoire, nous est proposée une exposition particulière qui permet de découvrir d’autres dimensions de ce héros de l’ombre.

    « Le 8 juillet 1943 il y a tout juste soixante-dix ans – Jean Moulin, torturé par les nazis, mourrait des suites de ses blessures dans le train qui l’emmenait vers l’Allemagne. 70 ans après, on célèbre le héros de la Résistance, mais aussi l’artiste et grand amateur d’art. Une facette méconnue à découvrir ou redécouvrir jusqu’à fin décembre au Musée Jean Moulin à Paris.« 

    Exposition « Redécouvrir Jean Moulin » – Collections inédites, jusqu’au 29 décembre 2013 – Musée Jean Moulin à Paris.

    (Lire la suite de l’article sur http://culturebox.francetvinfo.fr >>>)

    Par ailleurs, ce jour de triste anniversaire a été dévoilée par le Maire Bertrand Delanoë une plaque en hommage à Jean Moulin (12, rue Cassini, Paris 14) :

    Jean Moulin, 8 juillet 1943

  • Le premier JT…

    Un 29 juin – il y a 64 ans – naissait le premier Journal Télévisé présenté par Pierre Sabbagh,le 29 juin 1949 à 21h00. Il n’y avait que des images. Durée 15 minutes. A l’époque environ 3000 récepteurs de télévision étaient installés en France et très peu fonctionnaient, en raison d’un manque de programmes (qui la télévision intéressait-elle donc, à ce moment-là ?)…

    Le reportage du premier journal télévisé a été fait depuis la nacelle d’un dirigeable. Sur la nacelle se trouvent Pierre Sabbagh, Audoin Dolfus, astronome qui conduit le dirigeable et Michel Wakhevitch à la caméra.

    A cette époque, il y avait également, qui débutaient, Gilbert Larriaga, Pierre Dumayet, Pierre Tchernia, Jean-Marie Coldefy, Georges de Caunes, Denise Glaser, Jacques Sallebert, ou encore Claude Darget.

    Quand on pense au chemin parcouru en un peu plus de soixante ans… Pour le meilleur et pour le pire…

  • C’était Alain MIMOUN

    AlainMimoun

     Né le 1er janvier 1921 à Maïder (département d’Oran) en Algérie française ;
    Mort le 27 juin 2013 à Saint-Mandé, dans leVal-de-Marne

    Ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale et victorieux au Marathon des Jeux Olympiques d’été de 1956 à Melbourne. (Wikipedia)

    Salut l’artiste !

     

  • Entre ici, Jean Moulin…

    Jean Moulin


    « Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège ». 


    Vendredi 21 juin 2013. Il y a 70 ans eut lieu l’arrestation de Jean Moulin, après qu’il fut trahi, à Caluire, près de Lyon.

    Jean Moulin et les responsables de la Résistance arrêtés avec lui furent transférés à la prison de Montluc où ils furent torturés, par Klaus Barbie et les hommes de la Gestapo. C’est là que furent détenus les enfants d’Izieu et plus de 8000 victimes des persécutions nazies, dont beaucoup sont morts en déportation. [Voir sur la Page Facebook de Matignon, l’hommage prononcé par le Premier ministre aujourd’hui].

    Jean Moulin 1939Jean Moulin mourut en gare de Metz sans livrer le moindre secret, dans le train qui le conduit en Allemagne. [Voir sur le site du Centre d’Histoire, de la Résistance et de la Déportation].

    Son entrée au Panthéon en 1964 immortalise à jamais dans la mémoire collective le symbole intemporel de la Résistance, dont il a su transmettre des traits exemplaires.

    (suite…)

  • Ce sera le Jour le plus long…

    « les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone… » 

    5 juin, 22H00 : à Londres, le général Eisenhower, commandant en chef des forces alliées, assiste, grave, à l’embarquement des parachutistes au visage noirci. 45 mn auparavant, Radio Londres a alerté la Résistance du lancement de l’opération « Overlord » en diffusant un extrait d’un poème de Verlaine alors chanté par Trenet: « les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone… »

    6 juin 00H05 : la lune est presque pleine quand plus de 5.000 tonnes de bombes sont lâchées par les avions alliés sur les batteries allemandes le long de la côte, du Havre à Cherbourg.

    00H15 : près d’un millier de planeurs atterrissent pour décharger hommes et matériel. Certains s’empalent sur les pieux que Rommel a fait dresser sur les plages ou s’enlisent dans les marais. Les alliés parviennent toutefois à prendre à Bénouville le contrôle d’un pont stratégique, « Pegasus bridge », près du café Gondrée, première maison libérée de France.

    Planeur Horsa 5 juin 1944

    00H50 : des parachutistes américains sont largués sur le village de Sainte-Mère-Eglise (Manche), l’un d’eux passera la nuit suspendu au clocher de l’église. Du sud du Cotentin aux rives de l’Orne et du canal de Caen, quelque 23.000 hommes parviennent en moins de six heures à tenir les voies de communication vers les plages du débarquement. (Lire la suite sur nouvelobs.com).

    Ces premiers instants du 6 juin 1944 allaient être décisifs. Dix-sept ans plus tard, Daryll Zanuck allait réaliser le célèbre film consacré à cet événement : Le Jour Le Plus Long. Voici un reportage très émouvant où l’on retrouve quelques personnages de ce film emblématique et surtout on y voit un interview du Commandant Philippe Kieffer.

    Le Commandant KIEFFER était à la tête d’un célèbre commando dont les hommes arboraient le béret vert. Des Français de retour sur la Terre de France pour la libérer du joug de l’envahisseur. Quel symbole !

    Quelques jour auparavant, le 24 avril 1944, le maréchal Rommel – commandant des forces du mur de l’Atlantique – confiait à son aide de camp : « La guerre sera gagnée ou perdue sur ces plages. Les premières vingt-quatre heures de l’invasion seront décisives. Pour les Alliés comme pour nous, ce sera le plus long jour ».

    ——-

    A la Mémoire de nos Libérateurs, de toutes nationalités, de tous âges, de toutes spécialités, arrivés ce 6 juin 1944 sur la Terre de France.

    Nous vous devons tant…

    Liens :

    • http://www.6juin1944.com

    • http://www.defense.gouv.fr/marine/organisation/les-forces/fusiliers-et-commandos/le-commando-kieffer

    • https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_J

    • http://www.dday-overlord.com/debarquement_normandie.htm

    • http://1jour1actu.com/dossierclesactu/6-juin-1944-le-debarquement-en-normandie/

    • http://www.normandiememoire.com/histoire.page.php?rubrique=debarquement

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  • Hatufim : ça se précise !

    Jeudi prochain sera diffusée, case sur ARTE, doctor à 20h50, try la série israélienne qui a inspiré « Homeland » : Hatufim (Prisonniers de guerre) !!!

    « C’est par un coup de fil d’Ilan Feldman, l’officier chargé d’accompagner les familles des prisonniers, que celles-ci ont appris le retour imminent des deux survivants. Talia, l’épouse modèle, est partagée entre la joie et la crainte de ne pas être à la hauteur, tandis que ses deux enfants multiplient les remarques cyniques pour conjurer leur appréhension. Terrassée par la culpabilité, Nurit, l’ex-fiancée d’Uri, se plie aux exigences de l’armée et accepte de feindre qu’elle lui est restée fidèle. Quant à Yael, la sœur d’Amiel, bravant les conseils d’Ilan, elle se rend à l’aéroport comme les autres, mais pour accueillir, elle, la dépouille de son frère. »

    Hatufim

    Hatufim : Prisonniers de guerre (Prisoners of war)
    Une série créée, réalisée et écrite par Gideon Raff
    (Israël, ARTE France, 10×45 mn)
    Image : Itai Ne’eman
    Son : Itzik Cohen
    Direction artistique : Ido Dolev
    Casting : Hila Yuval
    Montage : Simon Herman, Ido Mochrik
    Producteur : Liat Benasuly
    Production : Keshet TV
    Avec : Yaël Abecassis (Talia Klein), Yoram Toledano (Nimrod Klein), Mili Avital (Nurit Halevi-Zach), Ishai Golan (Uri Zach), Adi Ezroni (Yael Ben Chorin), Assi Cohen (Amiel Ben Chorin), Guy Selnik (Chatzav), Yael Eitan (Dana)

    Date de première diffusion :
    Jeu., 9 mai 2013, 20h50

    Date(s) de rediffusion :
    Jeudi, 9 mai 2013, 20h50
    Mercredi, 15 mai 2013, 01h50

     

    ARTE

  • Hayots Tseghaspanoutyoun

    Flag_of_Armenia.svg

    De 1894 à 1896 déjà, l’Empire Ottoman s’en est pris aux Arméniens. Des actes criminels importants ont été perpétrés sous le règne du sultan Abdulhamid II. Il y eut environ deux cent mille victimes arméniennes.

    Les 17 et 27 avril 1909 eurent lieu les massacres de Cilicie qui s’étendirent aux villes voisines. Trente mille arméniens perdirent leur vie.

    Le premier novembre 1914, la Turquie entre en guerre. Plus tard, les Arméniens seront soupçonnés par l’officier militaire Enver Pacha de pactiser avec les Russes. En avril 1915, en pleine guerre, il donna l’autorisation à Talaat Pacha, le ministre de l’intérieur, d’organiser la déportation des Arméniens ottomans, qui se solda par le premier génocide du XXe siècle. On lui attribue l’ordre de « tuer tous les hommes, femmes et enfants arméniens sans exception ». (Wikipédia)

    Sous couvert d’une entreprise de déportation de la population arménienne (en représailles de la supposée collaboration des Arméniens avec les Russes) se déroula en fait une opération d’anéantissement de tous les Arméniens de l’empire. En premier lieu, tous les Arméniens enrôlés dans l’armée ottomane furent désarmés avant d’être éliminés durant l’année 1915. des membres Jeunes-Turcs (parti politique nationaliste révolutionnaire et réformateur ottoman) enquêtèrent consciencieusement sur le « complot arménien », ce qui se termina, le 24 avril 1915, par l’arrestation, la déportation et l’assassinat de notables et intellectuels arméniens de Constantinople. Cela marqua le véritable début du génocide. Le nombre de morts est évalué entre deux cents et six cents personnes.

    La destruction de la population arménienne fut menée en deux phases, de mai à juillet 1915 puis en fin d’année 1915. Perquisitions, arrestations, tortures, déportations, exécution… Seules quelques milliers de personnes parvinrent à survivre à la déportation. Dans l’empire, la déportation prit des formes gigantesques, par chemin de fer. Les convois de déportés comptèrent un peu moins de neuf cent mille personnes ; une partie à peine survivra. Des camps de concentration furent improvisés. La déportation mena les victimes jusque dans les déserts de Mésopotamie, en juillet 1916. Nombre de déportés furent tués ou moururent de soif.

    Ces massacres ont globalement coûté la vie à un nombre de victimes allant de six cent mille à un million et demi de personnes. On estime qu’entre un million et demi et deux millions et demi d’Arméniens vivaient dans l’Empire ottoman avant le génocide.

    Les populations araméenne (assyrienne, chaldéenne, syriaque) et grecque pontique furent aussi durement touchées durant cette période, ayant été en grande partie éliminées par les autorités ottomanes, ainsi que certains Syriaques et Yézidis.

    Et personne n’en parle, de ce génocide…

    A noter que depuis 2001, la France reconnait publiquement le génocide arménien (Loi n° 2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915). Le 24 avril est la date de commémoration annuelle du génocide arménien dans le monde.

    En Arménie, « Génocide arménien » se dit : Hayots Tseghaspanoutyoun.

    Pour aller plus loin :


    Historique du génocide arménien (1982)

    • Sévag Torossian« Vous n’existez pas – Négationnisme et mensonges d’État », éditions L’Harmattan, mars 2013

    • http://cdcapaca.chez.com/archives/genocide/genocide_armenien.htm

    • http://www.herodote.net/24_avril_1915-evenement-19150424.php

    • (Libération) Commémoration à Istanbul du 98e anniversaire du génocide arménien

  • Baad el Mawkeaa

    Tel est le titre original du superbe film réalisé par Yousry Nasrallah : « Après la Bataille ».

    Diffusé hier soir par le cinéma Lumière de La Ciotat, dans le cadre de Marseille Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture, quel fabuleux voyage…

    ApreslaBataille
    Extrait du programme du Cinéma Lumière.

    Distribué par MK2, il est dommage que ce film ne soit diffusé qu’une seule fois.

    Un fabuleux voyage, oui. Où l’action s’entremêle aux scènes réelles de troubles sur la désormais célèbre Place Tahrir, au Caire. Et les personnages. Ah ! Les personnages !

    Mena Shalaby, dans le rôle de Reem, magnifique, éclatante femme moderne, qui croisera l’existence de Mahmoud, interprété par le formidable , émouvant, inquiétant cavalier, et de son épouse Fatma, Nahed El Sebaï, énigmatique, attachante. Le tout sur fond de révolution. De la Place Tahrir au mur qui borde le village de Mahmoud et Fatma, et le coupe des pyramides, qu’enfants, ils escaladaient librement. Le tourisme s’est tari. La vie est dure. Jusqu’au jour où la dynamique Reem croisera le chemin du cavalier Mahmoud…

    PlaceTahrir

    Un très beau film qui durant plus de deux heures (qu’on ne voit vraiment pas passer) nous plonge dans des intrigues liées à cette révolution de février 2011 sur la place Tahrir.

    « Après la Bataille » : une  très belle réalisation de Yousry Nasrallah dont on peut souligner son premier film : « Vols d’été » ou encore « El Madina ». Yousry Nasrallah qui débuta comme assistant de Youssef Chahine, célèbre réalisateur et producteur égyptien de réputation internationale, disparu en 2008.

    Merci le Cinéma Lumière !

    Liens :

    Les Inrocks.com : http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/apres-la-bataille/

    Allociné : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=201821.html

    Première : http://www.premiere.fr/film/Apres-la-Bataille-3318388


  • LOLITA, des impros, de 1993 à… nos jours.

    LOLITA, des impros, de 1993 à… nos jours.

    Chers amis

    Il y a une vingtaine d’années – déjà – en 1993, nous étions une petite dizaine de passionnés d’improvisation, la plupart issus de l’animation en centres de vacances (avec l’UFCV à l’époque). L’association créée le 1er avril 1993, baptisée « Ligue Ouverte et Libre d’Improvisation Théâtrale d’Alsace » / puis « Amateur » par la suite  (LOLITA, pour aller plus vite), il fallut bien nous former un minimum.

    Cette formation eut lieu le week-end du premier mai 1993 à Strasbourg (samedi 1 et dimanche 2) en toute fin des congés de printemps de cette année-là. Et celui qui eut la lourde charge de nous initier à l’art de l’impro théâtrale ne fut autre que le célèbre Papy, venu spécialement de Trappes pour nous.

    Faisons connaissance avec Alain DEGOIS, dit Papy :

    Papy, « Made in Trappes » par YVELINESPREMIERE

    Ah ! Quelle préparation ! J’en garde un souvenir extraordinaire, même si – après tant d’années – trop peu de choses précises subsistent… Après un samedi très riche de mise en place où nous fîmes connaissance avec quelques techniques d’improvisation, le dimanche fut autrement chargé. Entrainement le matin et l’après-midi. En fin d’après-midi, nous nous installions dans ce qui fut – si je ne me trompe pas – le CIARUS, pour notre premier (vrai) match d’impro en public.

    Nous étions tout juste assez nombreux pour composer deux équipes (je crois même que nous étions 5 contre 5, et non 6 contre 6, effectif réglementaire habituel)… Il y a une chose dont je me souviens parfaitement : nous n’avions pas de patinoire (on appelle « patinoire » les bords ressemblant à ceux d’une vraie patinoire, la glace en moins délimitant ainsi la zone d’évolution des jouteurs). Nous avions donc ce jour-là un genre de panneaux bas utilisés habituellement pour séparer les tables de ping-pong lors de tournois.

    (suite…)
  • Très bon Week-End de Pâques !

    Un petit souvenir d’Alsace :

    Le Lièvre de Pâques (Osterhas)

    OsterhasDans l’Est de la France, en Alsace et en Moselle, c’est le Lièvre de Pâques, un lièvre blanc qui, pendant la nuit du samedi au dimanche, vient pondre les oeufs, à condition évidemment qu’on lui ait préparé un confortable nid d’herbe et de mousse, bien caché à l’abri des regards indiscrets dans un coin du jardin et agrémenté d’une jolie carotte bien fraîche ; mais, pour qu’il ponde des oeufs – ce qui n’est tout de même pas son habitude ! – il faut encore réussir à lui mettre quelques grains de sel sur la queue ; le nid sera alors garni de jolis oeufs gourmands et multicolores. (Source)

    Au-delà de l’expression des religions, qui, somme toute, se rejoignent assurément – pour qui décide de déciller son regard – Pessa’h, qui symbolise la Sortie d’Egypte et, plus encore, le passage de l’esclavage à la liberté ; Pâques, qui célèbre la Résurrection du Christ, son passage de la Mort à la Vie, lui qui est sorti du tombeau vainqueur de la mort ; Nowrooz, la Fête du Feu, la victoire de cette Lumière nouvelle qui accompagne le printemps, après les ténèbres de l’hiver – tout n’est que « passages ». Mourir pour renaître. Quelle plus belle célébration que celle faite par celles et ceux qui – ayant pris conscience de leur finitude et leur petitesse insignifiante, au regard de l’immensité des astres et de l’univers – exprimaient ainsi leur espérance grandissante qu’accompagne cette Lumière, laquelle, de faible lueur hivernale, a su se régénérer pour vaincre les ténèbres et devenir cette grande Lumière. Mort et renaissance, thème qu’avaient déjà exprimé, plusieurs millénaires avant notre ère, les rédacteurs de la « Descente d’Inanna aux Enfers », récit venu de Sumer, suivant en cela les premiers mythes de l’Humanité du Proche-Orient ancien, des mythes agraires, qui traduisaient à leur manière ce Dieu qui meurt avec le grain à l’entrée de l’hiver pour renaître avec les moissons, à l’arrivée de l’été. Mais ça, c’est une autre histoire…

    Bonnes fêtes de Pâques, Pâque et Nowrooz à toutes et à tous. Accueillons ensemble la Lumière nouvelle, qu’elle éclaire et accompagne nos plus belles espérances…

  • L’Acadie et les Acadiens : ces Français d’Amérique des XIIe et XIIIe siècles

    signet_Il y a quelques années, de passage à Paris, je découvrais ce merveilleux endroit qu’est la Librairie du Québec. J’y trouvais un livre passionnant intitulé : « Acadie – La Guerre de Cent ans des Français d’Amérique aux Maritimes et en Louisiane – 1670-1769 », de Robert Sauvageau, professeur d’Histoire. Ce dernier avait constaté un vide quasi total dans les ouvrages historiques sur les exploits militaires des Acadiens. Il décida donc de combler cette lacune. Ce livre rend enfin justice à ces Français d’Amérique des XIIe et XIIIe siècles, dont les Français d’aujourd’hui connaissent à peine l’existence et ignorent l’héroïque histoire – peut-on lire en quatrième de couverture. Un ouvrage que je ne peux que vous conseiller.

    Livre

    S’il fallait résumer – très succinctement – cette Histoire, disons qu’en 1604 fut fondée une colonie française, appelée Acadie, peuplée principalement de personnes originaires de l’ouest de la France. Un peu plus d’un siècle plus tard, en 1713, les Britanniques se lancèrent à la conquête de l’Acadie et, entre 1755 et 1763, déportèrent une partie des Acadiens : le « Grand Dérangement ». Plus de la moitié des Acadiens trouveront la mort à cette période… Ce n’est que bien plus tard que les survivants redonnèrent vie aux traditions et à la culture acadienne. De nos jours, deux dangers menacent l’Acadie actuellement encore : l’anglicisation et un exode rural. Il existe quelques médias : Radio-Canada Acadie et L’Acadie Nouvelle, ainsi que le site http://www.capacadie.com.

    L’Acadie actuelle est une « Région culturelle » du Canada qui compte 500 000 habitants (recensement de 2009) et leur langue est le Français. Elle est répartie comme suit : le nord du comté de Victoria (Grand-Sault, Drummond), le comté de Madawaska, le comté de Restigouche, le comté de Gloucester, l’est du comté de Northumberland (Rogersville, Néguac, Baie-Sainte-Anne), le comté de Kent et le centre du comté de Westmorland (Beaubassin-Est, Cap-Pelé, Dieppe, Memramcook, Moncton et Shédiac) ; il y a également des minorités significatives à Fredericton, Minto, Miramichi, Nackawic et Saint-Jean. D’autres minorités moins fortes sont présentes en Nouvelle-Ecosse.

    Précisons que l’édition 2012 du célèbre Festival Interceltique de Lorient était intitulée « l’Année de l’Acadie ». Le Pdf du programme de cette manifestation est disponible en ligne. Parmi les nombreux artistes Acadiens présents, une mention spéciale pour la charmante Louise Vautour et son violon endiablé :

    (suite…)

  • Eïdeh noroozetan mobarak !

    Eïdeh noroozetan mobarak !

    Au-delà de l’image que l’on garde, inconsciemment ou non, de l’Iran – en raison, entre autres, des Mollahs, de la répression dont la population souffre tant, du régime théocratique extrémiste, des bassidjis (force d’intervention populaire rapide bénéficiant actuellement d’un plein pouvoir sur le plan sécuritaire du pays afin d’empêcher «toute démonstration anti-théocratique»), ou des comportements d’Ahmadinejad – souvenons-nous seulement que malgré l’avènement de la République islamique, événement au demeurant extrêmement récent au regard de son Histoire pluri-millénaire, le peuple Perse est héritier et dépositaire d’une très riche et très belle Tradition.

    Dans cette Tradition, nous trouvons une fête importante qui est pratiquée depuis près de sept mille ans, dont les origines spirituelles plongent leurs racines jusqu’aux époques mazdéenne et zoroastrienne. Il s’agit de la fête de Nowrooz, qui commence cette année le 20 mars à 14h00.

    norouz1389

    Célébrée à l’occasion du renouveau du printemps, autour du 21 mars, la fête de Nowrooz est liée au culte du feu, de la lumière. Cette année, en Iran, la veille de Nowrooz sera le mardi soir 19 mars (merci, Azin !) et durera treize jours. Elle est également célébrée dans de nombreux pays, en dehors de l’Iran, qui ont été influencés par l’Empire perse. Sur le site remarquable iran-resist.org, il est donné cette explication :

    « Sept petits bûchers sont installés ça et là, fait de bois secs, sarments et autres petits buissons du désert. Il en faut au moins un par foyer, le feu y est mis et alors chaque personne doit sauter au moins une fois par-dessus en criant :

    Sorkhi é to az man, zardi é man az to

    Ce qui signifie littéralement ton rouge pour moi et mon jaune à toi. Si la formulation paraît étrange, elle a pourtant un sens qui mérite une explication. On demande au feu (divin) et symbole du soleil qui va à nouveau briller tout le temps jusqu’à l’hiver prochain de donner à celui qui saute sa rougeur, sa vivacité, sa pétulance et dans l’autre sens de reprendre le jaune symbole des maladies, des fatigues et des peines. »

    On peut aisément se douter que les mollahs ne voient pas d’un bon oeil (c’est un euphémisme) cette fête particulière. Mais aujourd’hui encore, le peuple Iranien reste très attaché à cette célébration, comme à la Tradition qui s’y rattache.

    voeux iraniens

    Comment ne pas évoquer ici le très beau film « La Fête du Feu » (Chaharshanbe Suri), réalisé par Asghar Farhadi (2007), avec, entre autres, l’actrice formidable Taraneh Allidousti, et dont l’action se situe avant l’arrivée de la fête de Nowrooz : « Ce mardi est « Chahar shanbeh souri », une fête du feu plurimillénaire. Rouhi, une jeune aide-ménagère qui vit un bonheur complet et va bientôt se marier, est employée pour la journée chez un jeune couple. Elle découvre un foyer en pleine crise, dont la femme soupçonne son mari de la tromper avec une voisine« …

    La-Fête-du-feu-affiche

    Dans cette fête nous trouvons également les Haft Sîn (« Les Sept ‘S’ ») qui consiste à dresser une jolie table et d’y disposer sept objets particuliers, représentant les sept créations et les sept immortels. Par exemple, nous pouvons y trouver :

    – Sabzeh (germes de blé ou autre, symbolisant la renaissance)
    – Samanu (une pâte très sucrée symbolisant l’abondance)
    – Senjed (le fruit séché du jujubier symbolisant l’amour)
    – Sîr (de l’ail symbolisant la médecine)
    – Sîb (des pommes, symbolisant beauté et bonne santé)
    – Somaq (des baies de sumac, pour la couleur du lever du soleil et santé)
    – Serkeh (du vinaigre, l’âge et la patience)
    – Sonbol (l’odorante fleur de jacinthe, pour l’arrivée du printemps)
    – Sekkeh (des pièces, symbolisant prospérité et santé).

    Peuvent y figurer également des oeufs ou un oeuf dur décoré, un oeuf symbolique, plutôt décoratif.

    L’un des personnages centraux de Nowrooz est Haji Pirûz qui rappelle le dieu sumérien Dumuzi, tué chaque année pour renaître au début de l’année. Mort et Renaissance. Tout un symbole, que nous avions déjà évoqué dans un article à propos du Seder, cette magnifique célébration de la Tradition juive, Pessah, qui relate la sortie d’Egypte des Hébreux.

    Or il est étonnant de comparer la table des Haft Sîn et celle du Seder, dont le plateau comporte les sept éléments suivants :

    – Trois Matsoth (du pain azyme, disposées l’une au-dessus de l’autre) ;
    – Le Karpass (des herbes vertes : céleri, persil) ;
    – De l’eau salée (qui rappelle le goût des larmes des enfants d’Israël pendant l’esclavage) ;
    – Le Maror (des herbes amères symbolisant l’amertume de la vie en Égypte : romaine, laitue, endives, raifort) ;
    – Le ‘Harosseth (un mélange fait à base de dates, noix, pommes, amandes et cannelle avec du vin, symbole du mortier utilisé par les esclaves hébreux pour la fabrication des briques) ;
    – Zerowa’ (un os, pour le sacrifice de l’agneau pascal à l’époque du Temple de Jérusalem) ;
    – Bëtsa (un œuf dur, en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem).

    Haft Sin et Seder

    Dans le détail, les choses diffèrent, certes, mais, on le voit, des liens restent visibles. Ce sont ces liens qui, bien que ténus, peuvent laisser envisager que sans doute les traditions se rejoignent dans des origines lointaines, dans une Tradition originelle qui nous ferait simplement comprendre que – quelles que soient nos différences – nous sommes tous frères. « Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis », écrivait, d’ailleurs, Antoine de Saint Exupéry. Le même qui précisait :  « On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux »…

    Quoi qu’il en soit, et si ensemble nous devions célébrer la renaissance de la Nature, le retour du Printemps, la victoire de la Lumière sur les ténèbres, nous dirions d’une seule voix, d’un seul coeur : « Eïdeh noroozetan mobarak ! » (du 20 mars au premier avril 2013), « Rag Pessa’h Samea’h ! » (le 26 mars au premier avril 2013), « Bonnes fêtes de Pâques ! » (le dimanche 31 mars 2013 et, le lendemain, le lundi de Pâque – premier avril 2013)… Qu’il est beau de voir que tout le monde se rejoint le premier avril pour finir en même temps les trois fêtes. Beau symbole…

    (Je dédicace cet article à Azin ! Salam doostam !)

     Liens :

    http://www.iran-resist.org/article1760.html
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Norouz
    http://iran.blog.lemonde.fr/

  • De la fleur à la parole

    Amandier

    Depuis quelques semaines, semblant sortir d’une torpeur hivernale bien trop longue, des milliers de ces petites fleurs d’un blanc immaculé ont garni les branches des amandiers. Premiers signes d’un renouveau tant espéré.

    Mais qui se douterait que dans un vieux texte qui plonge ses racines jusqu’à la Mésopotamie, l’amandier est présent ? Ce récit s’intitule « Histoire et Sagesse d’Ahiqar l’Assyrien ». En marge du texte – véritable roman d’aventure avec ses intrigues, traîtrises, suspens et personnages hauts en couleur – et dont plusieurs versions ont été découvertes, nous trouvons deux séries de maximes de sagesse. Parmi ces maximes, voici ce que nous rapporte la version syriaque :

    « Mon fils, ne te hâte pas de répondre et ne mets pas de jactance dans tes réponses et tes discours, comme l’amandier qui pousse des feuilles et verdoie avant tous les arbres et ne donne ses fruits qu’après tous les autres ; sois comme l’arbre agréable, admirable, doux et plein de saveur, comme le figuier qui incline ses branches, verdoie et pousse des feuilles à la fin, bien que son fruit soit mangé avant tout autre ». (Maxime 10)

    Le même récit a été emprunté dans les Mille et Une Nuits ; nous le retrouvons sous le titre « Sinkarib et ses deux Vizirs ». Et voici ce qu’une autre maxime de sagesse nous livre :

    « L’amandier est de tous les arbres le premier qui se couvre de fleurs, et le dernier qui donne du fruit. Imitez le mûrier, il donne le sien avant la feuille ».

    De la parole aux actes. La personnification concerne la durée qui sépare la floraison (février) et l’apparition du fruit (jusqu’à octobre). Ce temps qui, transposé à la prise de parole, nous met en garde de ne pas répondre avec précipitation sans pour autant tomber dans une attitude arrogante d’une personne imbue d’elle-même, qui cherche à se faire valoir par un ton et des propos suffisants. (Heureusement, il y a le figuier ou le mûrier !)…

    Enfin, le nom hébreu de l’amandier est « shaked », qui signifie “attentif”, “vigilant”.

    Sachant que le fruit de cet arbre est tout de même connu depuis le Paléolithique Supérieur et que l’arbre est cultivé depuis plus de 5 000 ans en Iran, il n’est donc pas étonnant de voir combien il a su faire parler de lui…

    La branche d’amandier

    De l’amandier tige fleurie,
    Symbole, hélas! de la beauté,
    Comme toi, la fleur de la vie
    Fleurit et tombe avant l’été.

    Qu’on la néglige ou qu’on la cueille,
    De nos fronts, des mains de l’Amour,
    Elle s’échappe feuille à feuille,
    Comme nos plaisirs jour à jour!

    Savourons ces courtes délices;
    Disputons-les même au zéphyr,
    Epuisons les riants calices
    De ces parfums qui vont mourir.

    Souvent la beauté fugitive
    Ressemble à la fleur du matin,
    Qui, du front glacé du convive,
    Tombe avant l’heure du festin.

    Un jour tombe, un autre se lève;
    Le printemps va s’évanouir;
    Chaque fleur que le vent enlève
    Nous dit : Hâtez-vous de jouir.

    Et, puisqu’il faut qu’elles périssent,
    Qu’elles périssent sans retour!
    Que ces roses ne se flétrissent
    Que sous les lèvres de l’amour!

    Alphonse de Lamartine, Nouvelles méditations poétiques