Il fallait s’y attendre, bien sûr. On s’y attendait, évidemment. Mais nous avons été saisis par la nouvelle de la disparition de Charles Aznavour comme jamais un tel événement nous aurait marqué : choc immense, profonde tristesse, vive émotion.
Les hommages ne tarissent pas depuis hier. Quoi de plus normal. De la part d’amis proches jusqu’à des messages du monde entier. Car cet artiste dépassait largement le public français. Le 19 septembre dernier il était encore au Japon pour son « Japan Tour 2018 ». Et le projets ne manquaient pas. Charles Aznavour se projetait dans l’avenir, avec la volonté de ceux qui ont vingt ans.
Ce monument de la chanson semblait à ce point éternel : le temps semblait ne pas avoir de prise sur lui… Très récemment, nous avions appris qu’il passerait en concert à Marseille : il fallait voir et entendre Monsieur Charles Aznavour ! C’est ainsi que le 23 janvier 2018 au Dôme, oui, nous y étions. Et quel spectacle !
Le Dôme de Marseille s’emplissait rapidement. Des spectateurs de tous les âges. Dans les files d’attente puis dans la salle, les plus anciens côtoyaient les plus jeunes. Nous étions en place.
Quelle ambiance ! Quelle formation musicale ! Quel pianiste (l’immense Erik Berchot, pianiste soliste de Charles Aznavour depuis 2007) ! Et le Maître est entré en scène.
Quelle présence… Comme défiant ses multiples printemps, l’artiste rayonne sur la scène comme dans la salle. Le premier morceau a dû être repris plusieurs fois à la demande de Charles Aznavour : « Mais vous n’entendez pas que je ne vous entends pas ? », avait-il alors lancé. Rires dans le public.
Une santé étonnante, un dynamisme surprenant : les chansons, devenues hymnes à travers le temps, s’enchaînaient dans un rythme impressionnant. Ces airs que reprenaient les spectateurs, de tous âges. Car c’est cela, la magie Aznavour : les anciens comme les plus jeunes entonnaient allègrement tous les titres qui ont fait la célébrité de l’artiste. Ce concert inoubliable – car le temps semblait s’être arrêté pour l’événement – se termina avec « Emmenez-moi ». Quelle émotion. Inoubliable, assurément.
Lorsqu’il arriva en France, il s’appelait Shahnourh Varinag Aznavourian. Né le 22 mai 1924 à Paris, il fut durant sa vie solidaire avec l’Arménie. Notamment à l’occasion du violent séisme qui frappa le pays le 7 décembre 1988.
A propos de « Shahnourh » (qui devint Charles) : en persan, « Shah » signifie « roi » et « Nourh » lumière. Il naquit « Roi de lumière » et parvint, au terme de sa vie d’exception, Empereur qui sut illuminer le monde entier de ses mélodies devenues universelles et de ses textes, véritables emblèmes de cette Langue française que l’artiste chérissait tant, tellement traduits.
Charles Aznavour a disparu ; ses innombrables chansons se sont envolées depuis longtemps tout autour de la terre. Déjà, il était devenu éternel, immortel.
Shahnourh Varinag Aznavourian : tel est son nom.
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