Au temps de ma jeunesse folle

Chers amis,

En restant dans la sphère poétique qui m’est si chère, je souhaite vous livrer deux oeuvres (ou partie d’oeuvre) qui m’avaient été enseignées « au temps de ma jeunesse folle » (petite référence à l’un de ces textes), alors que je devais être au CP ou au CE1. Un temps que les moins de vingt… Ouille ! De trente… Aïe ! De quarante ans ne peuvent pas connaître…

Je me souviens de mes maîtresses et maîtres d’alors, ceux-là même qui, déjà, m’avaient donné cette envie de faire un jour comme eux ; transmettre les savoirs, devenir instituteur.

J’aimerais tant aujourd’hui pouvoir leur dire merci…

 

Je plains le temps de ma jeunesse…

(…)

Hé ! Dieu, si j’eusse étudié
Au temps de ma jeunesse folle
Et à bonnes mœurs dédié,
J’eusse maison et couche molle !
Mais quoi ? Je fuyaie l’école,
Comme fait le mauvais enfant.
En écrivant cette parole,
À peu que le cœur ne me fend.

(…)

François Villon

 

Odeur des pluies de mon enfance

Odeur des pluies de mon enfance,
Derniers soleils de la saison !
À sept ans, comme il faisait bon,
Après d’ennuyeuses vacances
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées
Sentait l’encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été !
Ô temps charmants des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d’oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau !

René-Guy Cadou

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