« Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège ».
Vendredi 21 juin 2013. Il y a 70 ans eut lieu l’arrestation de Jean Moulin, après qu’il fut trahi, à Caluire, près de Lyon.
Jean Moulin et les responsables de la Résistance arrêtés avec lui furent transférés à la prison de Montluc où ils furent torturés, par Klaus Barbie et les hommes de la Gestapo. C’est là que furent détenus les enfants d’Izieu et plus de 8000 victimes des persécutions nazies, dont beaucoup sont morts en déportation. [Voir sur la Page Facebook de Matignon, l’hommage prononcé par le Premier ministre aujourd’hui].
Jean Moulin mourut en gare de Metz sans livrer le moindre secret, dans le train qui le conduit en Allemagne. [Voir sur le site du Centre d’Histoire, de la Résistance et de la Déportation].
Son entrée au Panthéon en 1964 immortalise à jamais dans la mémoire collective le symbole intemporel de la Résistance, dont il a su transmettre des traits exemplaires.
Voici le magnifique discours d’André MALRAUX, en hommage à Jean MOULIN, lors du transfert des cendres de ce dernier au Panthéon, le 19 décembre 1964. Plans de Jacques CHABAN DELMAS écoutant. Charles DE GAULLE et Georges POMPIDOU côte à côte. Derrière eux, Valery GISCARD D’ESTAING et M. COUVE DE MURVILLE. Le discours est illustré de photos en BT et d’images d’archives de la guerre. [Voir sur le site de l’INA]
« L’hommage d’aujourd’hui n’appelle que le chant qui va s’élever maintenant, ce Chant des Partisans que j’ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les bois d’Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Runstedt lancés de nouveau contre Strasbourg. Ecoute aujourd’hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C’est la marche funèbre des cendres que voici. A côté de celles de Carnot avec les soldats de l’an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu’elles reposent avec leur long cortège d’ombres défigurées. Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France ». (Extrait du discours d’André Malraux)
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