Objets inanimés, avez-vous une âme ?…
Certains lieux n’en sont pas dépourvus. Tels ceux qui ont été vus et parcourus dans les premières années d’une vie. Ce fut le cas de cette ville d’Alsace : Mutzig, d’où rejaillirent certains de nos plus anciens souvenirs…
En remontant la rue principale, sur la droite, ces bâtiment de ce qui reste de l’ancienne brasserie. Ah, la bière de Mutzig, créée en 1810 par Antoine Wagner, qui fut ensuite rachetée par Heineken en 1972. Depuis 1989 la bière a cessé d’être brassée à Mutzig. Une expérience de micro-brasserie avait été lancée quelques temps, mais sans succès (une bière portant le nom de Mutzig est cependant toujours fabriquée dans l’usine de Schiltigheim).
Poursuivant le chemin, une simple inscription posée.
Ancienne manufacture d’armes des frères Coulaux, de 1803 à 1870.
Fabrication du fusil « Chassepot » à partir de 1866.
Usine d’outillage jusqu’en 1965…
En observant les alentours, des maisons d’habitation, ici une cour, là des garages. A l’époque, tout cet espace était une usine importante qui jusqu’en 1965 fournit du travail à de nombreuses personnes.
Ici fut donc fabriqué le fusil dit « Chassepot. » Un peu plus loin de cet endroit existe une rue Chassepot. Voici ce que nous livre Wikipedia au sujet de ce patronyme : « Antoine Alphonse Chassepot, né le 4 mars 1833 à Mutzig, Bas-Rhin et mort le 5 février 1905 à Gagny, Seine-et-Oise, est un armurier français. Il a mis au point le fameux fusil Chassepot adopté en 1866 par l’Armée française ce qui lui valut de recevoir la Légion d’honneur et un prix de 30 000 francs. »
Fusil que voici :
« Il fut employé principalement pendant la guerre franco-prussienne de 1870 et la Commune de Paris, et probablement dans les guerres coloniales contemporaines. »
Il eut été dommage que la Ville de Mutzig ne fusse connue que pour la bière éponyme…
Plus loin, de retour vers l’entrée de Mutzig, proche de sa célèbre porte, un détail. Une boulangerie. Certes, le nom a changé mais l’emplacement est resté le même… Ici-même où – quelques décennies en arrière – nous allions souvent chercher pains et… meringues…
Car juste un peu plus bas se trouvait notre maison, celle de nos premières années…
Avec son commerce en-dessous. Anciennement épicerie… Vagues souvenirs tout de même… Petit tour derrière et, par-dessus un mur, nous devinons l’arrière de cette maison de nos très jeunes années :
Mais qui dit « jeunes années » dit « école » ! La voici l’école. Maternelle et primaire dans le même bâtiment. Ici nous vécûmes trois ans de maternelle puis deux ans d’élémentaire. L’école René Schickelé :
Porte de gauche, les classes maternelles ; celle de droite : l’école primaire. C’était en tous cas l’organisation qui existait dans ces années (fin des années 60, début des années 70 pour être précis)…
Des souvenirs fort, fort lointains. Souvenirs qui de manière surprenante reprennent vie devant une construction, une rue, des images, des parfums. Oui, objets inanimés, vous avez une âme. Et quelle âme ! Celle qui a le pouvoir de rendre au passant anonyme ses racines diffuses ou oubliées. D’attirer son attention quand il pensait avoir tout oublié. La force, surtout, de relier simplement les temps passés et le moment présent.
Quel beau moment…
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