La semaine dernière, près de cent cinquante agents municipaux ont exprimé leur colère et surtout leurs inquiétudes – ô combien justifiées – en se rassemblant devant la porte du bureau d’un Maire… absent ce jour-là (ils ont alors été reçus par son directeur de cabinet).
C’est la commission technique paritaire du 14 décembre prochain qui a provoqué un tel mouvement car il sera question d’une réorganisation des services municipaux qui concernera principalement les agents de catégorie C, autant dire les plus faibles salaires (« comme d’habitude », aurais-je envie d’ajouter)…
On y parlera entre autres des critères d’attribution des bonifications indiciaires, variables selon la fonction de l’agent. Or, selon un rapport de la Chambre Régionale des Comptes – qui n’a pas été officialisé à ce jour – plus de deux cents fonctionnaires auraient touché de telles bonifications sans justification… Rien de bien important, diront certains, oui mais lorsque cela concerne les salaires les plus faibles, ces quelques dizaines d’euros sont loin, très loin d’être négligeables ! Surtout en ce moment !…
L’ordre du jour de la CTP concernera aussi une réforme du régime indemnitaire qui instaurerait des pénalités en cas d’arrêts de maladie ou d’accidents du travail des fonctionnaires… Or l’application de ces nouvelles règles (qui sont loin de concerner tout le monde) serait malheureusement mise en oeuvre sans discernement par l’Administration, mettant tout le monde dans le même panier.
Sans oublier la décision – par souci d’économie budgétaire, précise le directeur de cabinet – de transférer l’entretien des locaux communaux à une entreprise privée. Que deviendront les vingt-six femmes de ménage qui, si elles devraient légalement être reprises, ne le seraient certainement pas sur le même volume horaire. D’où des craintes à avoir de ce côté-là aussi…
On se souvient qu’il y a quelques temps on apprenait que les AVS (Assistantes de vie scolaire) municipales, nommées depuis de nombreuses années, souvent, auprès d’enfants handicapés dans les écoles, apprenaient que leur contrat s’arrêtait brutalement. Elles seront remplacées par de nouvelles AVS financées par l’Education Nationale. Elles n’étaient pourtant pas nombreuses du tout, les AVS de La Ciotat. Et depuis le temps, les petits dans les écoles les connaissaient bien. Qu’importe ! Il n’y a pas de petite économie (peut-on penser)…
Il ne fait pas bon être employé par la Ville en ce moment… En tous cas, la colère des employés municipaux n’est pas prête de disparaître…
Pour terminer, voici le communiqué de presse transmis par les élus PS de La Ciotat publié après qu’ils aient rencontré longuement les agents municipaux plongés dans la plus grande inquiétude. Nous en saurons certainement plus après le prochain conseil municipal du 21 décembre…
Communiqué de presse
Le fossé se creuse dangereusement entre Monsieur le maire et les agents municipaux…
Au prétexte d’une inspection de la cour régionale des comptes (dont le rapport n’a pas encore été publié), Monsieur le maire et son cabinet ont décidé de prendre les devants et de « remettre de l’ordre » dans le fonctionnement des services municipaux.
Les mesures à l’ordre du jour du prochain CTP (comité technique paritaire) s’appliquent pour la plupart aux fonctionnaires classés en catégorie C, c’est-à-dire ceux qui représentent les plus bas niveaux de l’échelle salariale.
Les employés contractuels précaires sont aussi particulièrement visés. Après les AVS (auxiliaires de vie scolaire) dont les contrats n’ont pas été renouvelés, c’est maintenant le tour des 26 employés au nettoyage des locaux communaux qui voient leur fonction disparaître au profit d’entreprises privées qui leur proposeront, dans le meilleur des cas, un quota d’heures équivalent à la moitié de ce qu’ils ont actuellement. Une fois de plus, la mairie se décharge sur une entreprise privée et rien ne garantit que le service rendu sera satisfaisant.
Les bonifications indiciaires et le régime des indemnités maladie sont également revus à la baisse, dans la précipitation et sans aucune concertation préalable.
Ces méthodes sont le reflet du mépris de la Ville à l’égard de ses employés ! En tant que premier employeur, la commune doit être exemplaire dans la gestion de ses personnels et appliquer sans faille le principe d’une équité absolue. Or, il y a des promotions qui se font sur des critères qui semblent manquer de transparence.
Ces exemples de clientélisme sont insupportables ; sans parler des nombreux chargés de mission entourant le maire et qui sont eux, très largement payés pour des missions diverses et variées et dont nous aimerions bien savoir à quoi elles servent précisément. Des économies substantielles pourraient sans doute être réalisées sur ce type de dépenses plutôt que sur les petits salaires.
Nous nous déclarons entièrement solidaires des employés municipaux qui se voient affectés par des mesures injustes. Nous mettons en garde monsieur le maire contre les conséquences néfastes de sa gestion de la crise. Ces mesures maladroites et injustifiées contribuent à dégrader l’indispensable confiance entre les fonctionnaires municipaux et les élus.
Les élus socialistes :
Christine ABATTU
Jean Pierre REPIQUET
Laisser un commentaire